Écho de presse

1936 : la presse et les accords Matignon

le 15/09/2020 par Pierre Ancery
le 06/06/2016 par Pierre Ancery - modifié le 15/09/2020
Grève douvriers métallurgistes en banlieue parisienne ; Agence Meurisse ; 1936 - Source BnF

Le 8 juin 1936, la presse française ne parle que des accords signés la veille entre la CGT et le patronat. Avec des avis bien différents.

Le 7 juin 1936, dans un contexte de grève générale, les accords Matignon sont signés par la CGT et le patronat. Menée par le gouvernement de Front Populaire dirigé par Léon Blum, cette signature met en place, entre autres, le droit syndical et prévoit une hausse des salaires de 7 à 15 % selon les branches professionnelles, soit environ 12 % en moyenne sur toute la France.

 

La presse du lendemain ne parle que de ça. Et à tendance politique différente, lecture des événements différente...

 

L'Humanité se félicite :

 

"Communistes, nous saluons avec enthousiasme cette victoire de l'unité syndicale, ce triomphe de la réconciliation française des masses laborieuses qui viennent de faire leur magnifique apprentissage de classe dirigeante."

 

Le Petit Parisien se montre indulgent :

 

"Pour dénouer le mouvement de grève, un grand effort de conciliation est fait par M. Blum."

 

L'Intransigeant s'inquiète :

 

"[Le gouvernement] veut faire voter promptement des mesures législatives dont l’une au moins, celle de la semaine de quarante heures, pourra bien avoir sur l’économie nationale des effets graves. […] On se permet de craindre que notre commerce extérieur ne soit dangereusement atteint par une réforme qui devrait être appliquée par toutes les nations pour n’être pas périlleuse."

Quant à L'Action Française, sous la plume de Charles Maurras et selon son habitude, elle se répand en injures antisémites...

Par les lois du 11 et 12 juin, les ouvriers obtiendront la création de conventions collectives, la semaine de 40 heures et 15 jours de congés payés.