Écho de presse

La Bibliothèque impériale par Labrouste

le 30/05/2018 par Marina Bellot
le 08/01/2017 par Marina Bellot - modifié le 30/05/2018
Bibliothèque impériale, salle de lecture des Imprimés ; dessin, plan de Henri Labrouste ; 1868 - Source : BnF Gallica

En 1868, la rénovation de la Bibliothèque impériale prend fin après des années d'un chantier titanesque. Le résultat impressionne par son ingéniosité.

Dans les années 1850, la Bibliothèque impériale doit être modernisée : certains des bâtiments qu'elle occupe tombent en ruines et son organisation n'est plus adaptée à ses besoins.

Le lieu est chargé d'histoire : d'abord librairie puis bibliothèque du roi sous l'Ancien Régime, elle est devenue "bibliothèque de la Nation" en 1790, avant de voir son nom changer au gré des changements de régime : bibliothèque impériale, royale, nationale puis à nouveau impériale.

En 1854, Napoléon III confie le chantier de reconstruction de la Bibliothèque impériale au grand architecte Henri Labrouste, dont la réalisation de la bibliothèque Sainte-Geneviève trois ans plus tôt a été saluée par tous. Ce sera le dernier chef-d'œuvre de Labrouste, qui confirmera à l'issue d'un chantier titanesque son talent novateur.

Le Figaro du 18 mai 1868 applaudit cette réalisation aussi monumentale qu'ingénieuse :

"Les savants vont pleurer, les conservateurs, bibliothécaires, bibliophiles, bibliomanes, flâneurs et piocheurs vont invoquer les dieux sur des ruines et maudire les niveleurs impitoyables qui ne respectent point leurs souvenirs ; ces amoureux du passé verront cependant quelle ingéniosité on a déployée pour les convertir au présent. [...]

Le vaisseau est immense, trois cent quarante-cinq lecteurs assis devant des tables pourront trouver place, et soixante-dix personnes pourront, si elles le préfèrent, lire debout devant des pupitres. On a remarqué que les personnes qui font de longues séances « à la Richelieu », se promenaient souvent de long en large dans l'ancienne salle pour se reposer ; elles pourront changer de position en travaillant debout. [...]

Pas un pouce de bois n'entre dans cette construction ; l'air circule entre les livres et les protège contre l'humidité. L'ensemble des tablettes mesurées donne quatorze kilomètres ! [...]

L'aspect général de la salle est clair avec quelques points d'or et des étoffes d'un ton soutenu. Le détail architectural est sobre et d'un goût élevé, c'est de l'art utilitaire, raisonné, le plus beau spécimen des tendances de M. Henri Labrouste auquel on doit la restauration générale."

Trois ans plus tard, en 1871, elle deviendra définitivement la Bibliothèque nationale.

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