La garçonne, femme émancipée

Le look garçonne fait régulièrement son retour chez les créateurs de mode. C’est pendant les années folles qu’il est apparu à Paris, sous l’impulsion, notamment, de Coco Chanel.

Jambes découvertes, chandail, chemise à col et à manchettes… Certaines femmes vont jusqu’à l’ultime provocation : revêtir des habits d’homme - cravate et boutons de manchette, canne et monocle. C’est une véritable révolution vestimentaire… mais pas seulement. C’est que le look garçonne est plus qu’une mode : un mode d’expression. Il s’agit de se montrer en femme émancipée et de revendiquer l’égalité des sexes.

Ce qui à l’époque est loin d’aller de soi, comme le montre cet article paru dans L’Ouest-Eclair en 1920 sous le titre "Le féminisme intégral", suite à une proposition de loi du socialiste Jules Guesde visant à supprimer toutes les dispositions législatives établissant l'infériorité de ta femme vis-a-vis de l'homme :

“La femme n'est pas l’inférieure de l'homme, mais elle n'est pas son égale et ne peut le devenir, tout au moins sur le terrain où Jules Guesde veut l'entraîner. La femme ne demande pas à voter; elle n'ambitionne pas de gouverner la nation; gouverner sa maison lui suffit. Si vous donnez le bulletin de vote à celles d'entre elles qui le demandent, elles s'étonneront bientôt du peu de place que cela tiendra dans leur existence. Et bientôt leur conscience intime leur prohibera de s'abstenir de cette vie civique, pour laquelle, vraiment, elles ne sont pas faites. Laissez à la femme toute sa féminité. Respectez, si vous êtes croyant, la pensée de la Providence."

Il faudra attendre 24 ans pour que les femmes obtiennent, enfin, le droit de vote.