Les extravagants conseils beauté de la presse des années 1920
Une peau « plus jeune », des cils « plus longs », des seins « plus fermes »... Dans les années 1920 et 30, les premiers conseils beauté fleurissent dans les journaux.
"Emouvant, légitime et profond... est ce « beau souci » de la recherche de la beauté, laquelle semble faire partie de l'instinct de vivre ", philosophe un institut de beauté parisien dans une publicité parue dans Le Figaro en 1936.
Le souci des journaux de consacrer des pleines pages à l'apparence des femmes est sans doute moins émouvant mais relève du même instinct de (sur)vie. La presse - féminine bien sûr, mais aussi généraliste - y a bien compris son intérêt : gagner un lectorat féminin fidèle et attirer des annonceurs luxueux et toujours plus nombreux. La manne financière est énorme.
Les journaux se dotent ainsi de leur "spécialiste beauté" et distillent des conseils, entre recettes de grands-mères et publicités pour les techniques et produits dernier cri - dès les années 30, on voit apparaître des réclames pour des cliniques de chirurgie esthétique "accessibles à toutes"...
Petit florilège pioché dans la pleine page du Figaro :
"En passant, chaque soir, sur vos cils, jusqu'à la paupière, une mixture faite d'huile de ricin désodorisée et de bon rhum vous serez étonnée, au bout de quelques semaines, de la longueur de vos cils. Se servir d'un petit pinceau, légèrement imprégné du mélange, pour l'appliquer. Eviter d'en mettre dans les yeux."
"Si vous avez les yeux fatigués par la lumière, le vent, ou... le cinéma, en rentrant chez vous, étendez-vous, vingt minutes, avec une compresse trempée dans l'infusion suivante, chaude : 3 grammes de fleurs de bleuet pour un verre d'eau de rose. Préparez cette infusion d'avance et faites-la tiédir au moment de vous en servir."
"Le maquillage des yeux pour ne pas vieillir une femme qui n'a plus vingt ans doit être discret, harmonieux. Le jour, il sera réalisé par une touche de fard gras placée sur le milieu de la paupière et allant en s'estompant vers la tempe. Presque invisible, elle ne sera là que pour apporter à la peau une transparence satinée, qui est le propre des épidermes jeunes."
A bon entendeuse...
