Écho de presse

Le « Louvre préhistorique » de Lascaux

le 29/05/2018 par Pierre Ancery
le 06/03/2017 par Pierre Ancery - modifié le 29/05/2018
Le Journal, 29 septembre 1940 - source : RetroNews-BnF

En septembre 1940, des promeneurs découvrent les peintures rupestres des grottes de Lascaux. La presse envoie de nombreux journalistes sur place.

"Est-ce la plus belle grotte préhistorique du monde que l'on vient de découvrir à Montignac-sur-Vézère ?", demande Le Petit Parisien du 25 septembre 1940. Dans les gros titres de la presse du jour, la découverte de cette cavité proche de la commune de Montignac (Dordogne) le dispute aux nouvelles de la guerre.

 

Le reporter du Petit Parisien raconte les circonstances de la découverte, le 8 septembre :

 

"Quatre gars d'ici, Ravidat, Marsal, Amiel, Coincas, suivaient un renard non loin du château de Lascaux […]. Soudain, leur chien s'arrête devant un trou. L'un d'eux jette alors une pierre dont la chute, à leur surprise, se répercute en échos..."

 

 

Le 12 septembre, Marcel Ravidat revient avec du matériel et découvre les fresques préhistoriques aujourd'hui célèbres. Il est bientôt suivi par plusieurs spécialistes et un dessinateur, M. Thaon, qui déclare : "C'est tellement beau que l'on croirait que ce n'est pas vrai. C'est une véritable exposition de dessins muraux, une sorte de Louvre préhistorique".

 

Dès que la nouvelle s'est répandue, les journaux dépêchent une foule de reporters. Le journaliste du Petit Parisien, qui a pu pénétrer dans la grotte, raconte :

 

"Figurez-vous d'abord une grande salle de plus de trente mètres de long sur douze de large, remplie de dessins polychromes où voisinent, dans des élans d'une harmonie indescriptible : bœufs, cerfs, chevaux... ; puis de longs couloirs où des frises délicates ocres, bistres, noires, se succèdent presque sans interruption..."

 

Le Journal publie le lendemain une interview de l'abbé Breuil, préhistorien au Collège de France, alors réfugié dans la région pour fuir l'occupant. Il est le tout premier spécialiste à visiter Lascaux. L'abbé Breuil estime la date de ces peintures à "vingt ou trente mille ans". Il s'enthousiasme :

 

"Oui, c'est de toute première beauté, de tout premier ordre. On peut comparer ce que nous venons de voir à la caverne espagnole d'Altamira (province de Santander), surnommée « la chapelle Sixtine de l'art préhistorique »."

 

 

Le 29 septembre, c'est au tour du Journal d'évoquer les "merveilles et surprises" de la grotte de Lascaux, riche de "plus de deux cents peintures magnifiques tant par leur vérité que par l'éclat de leurs couleurs".

 

On estime aujourd'hui l'âge des peintures de Lascaux entre 17 000 et 18 000 ans. La grotte est aujourd'hui fermée au public, en raison de multiples erreurs de conservation au fil des années (saccage des sols, contamination par des champignons, excès de dioxyde de carbone à cause de la respiration des visiteurs...).  

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