Chronique

Les collections presse de la BnF

le 08/11/2019 par Catherine Aurérin
le 23/08/2016 par Catherine Aurérin - modifié le 08/11/2019
Bibliothèque nationale de France, site Richelieu, Paris ; 2005

Comment est conservée la presse ? Les explications de Catherine Aurérin, directrice du département Droit, économie, politique de la Bibliothèque nationale de France

En France, la presse, comme tout autre type de document publié, est soumise à la loi sur le Dépôt légal. Au fil des siècles, les raisons de la mise en place d’un dépôt obligatoire ont été multiples : préservation du patrimoine, protection de la propriété littéraire ou encore surveillance de l’imprimerie par la préfecture de police. C'est en 1537 que le Dépôt légal a été mis en place : les imprimeurs furent alors obligés de déposer un exemplaire de chaque livre à la Bibliothèque du Château de Blois.

 

Depuis cette date, et à l’exception de la période révolutionnaire où l’obligation a été levée, la loi sur le dépôt légal n’a cessé d’évoluer, en raison du nombre variable d’exemplaires à déposer par les imprimeurs et éditeurs et de l’apparition de nouveaux supports : œuvres cinématographiques, musicales, phonographiques, photographiques, audiovisuelles, etc. jusqu’aux sites internet français.

 

 

La mission de la BnF

 

La Bibliothèque nationale de France a le devoir de conserver l’ensemble du patrimoine déposé, de communiquer et de recenser la production éditoriale française en rédigeant la bibliographie nationale. Elle conserve donc des millions de documents. D’autant qu’aux titres de journaux publiés en France viennent s’ajouter les titres de journaux étrangers pour lesquels elle prend des abonnements.

 

La part que représentent les collections de périodiques et les collections de la presse est donc très volumineuse. En 2015, 223 405 fascicules de périodiques pour 37 918 titres « vivants » ont ainsi été enregistrés par le service du Dépôt légal et intégrés dans les magasins de la BnF où ils sont conservés.

 

Dès 1897, la masse de documents était telle que la BnF lança des travaux de construction d’une salle spécialement dédiée à la presse. 13 kilomètres de collections conservés sur le site Richelieu et composés de doubles d’imprimés, de périodiques, de titres de presse quotidienne régionale, de presse associative, professionnelle, de bulletins paroissiaux, etc. furent transférés dans des locaux à Versailles. En 1936, cette salle ouvrira sous le nom de « Salle ovale ».

 

On évalue aujourd’hui à plus de 100.000 le nombre de titres de presse conservés par la BnF. Ce qui pose aux bibliothécaires des problèmes de conservation importants : les supports n’étant pas conçus pour durer, ils sont faits de papier de très mauvaise qualité, tout particulièrement à partir de 1860 et jusqu’en 1950, lorsque l’on a introduit de la fibre de bois dans sa composition. Les collections posent également des problèmes de traite...

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