Chronique

Lindbergh, "l'aigle solitaire" adoré des foules

le 08/11/2019 par Pierre Ancery
le 11/01/2017 par Pierre Ancery - modifié le 08/11/2019
Le Matin, 22 mai 1927 - Source RetroNews BnF

L'exploit de l'aviateur américain, premier homme à réussir une traversée de l'Atlantique en solitaire, lui valut l'adulation du public.

C'est sans doute l'aviateur le plus célèbre de tous les temps. Son exploit l'est tout aussi : le premier vol en solitaire de New York à Paris, soit un trajet de 6 000 km au-dessus de l'Atlantique. Le 21 mai 1927, l'Américain Charles Lindbergh entrait dans la légende en atterrissant à l'aéroport du Bourget après une traversée de 33 heures et 30 minutes à bord de son avion, le Spirit of Saint Louis.

 

La presse comme le public, pendant des semaines, va chanter ses louanges. S'il n'est pas le premier à avoir traversé l'Atlantique par les airs (un hydravion américain et un avion britannique y étaient parvenus en 1919), il est le premier à l'avoir fait seul.

 

Lindbergh décolle de New York le 20 mai, à 20h50. Tous les journaux suivent de près l'odyssée du jeune aviateur de 25 ans et transmettent à leurs lecteurs la moindre information sur la traversée. Dans son édition du 22, Paris-Soir raconte ainsi que l'avion a été aperçu au-dessus de l'Atlantique, "par 49° 24' de latitude nord et 43° 15' de longitude est, c'est-à-dire à une distance approximative d'un tiers entre Terre-Neuve et l'Irlande".

 

 

Une arrivée triomphale

 

Au Bourget, 200 000 personnes attendent le héros. Quand il arrive enfin, c'est l'hystérie. L'Écho de Paris décrit la scène :

 

"Tout à coup, à 10h19, une rumeur effrayante se dégage de la foule. On a vu un avion tout blanc, venant du côté de Senlis, à la hauteur de 150 mètres. Bientôt, il n'y a plus aucun doute. C'est l'aviateur américain. […] Dix mille personnes, qui ont rompu les barrages, se précipitent au-devant de lui. […] L'enthousiasme est à son comble. Lindbergh en chapeau de paille ! semble tout surpris et un sourire éclaire son jeune visage."

 

Dans L'Humanité, Paul Vaillant-Couturier écrit :

 

"Deux continents se rapprochent. Des millions et des millions d'hommes, aujourd'hui des deux côtés de l'Océan, vont se sentir plus voisins les uns des autres, plus fraternels. Et cela, c'est une victoire révolutionnaire."

 

Le Matin, qui publie un gigantesque portrait de Lindbergh en une, est dithyrambique :

 

"Un homme, presque un enfant, a fait la chose qu'il semblait que les hommes les plus expérimentés ne pourraient faire. Il n'avait pas grandes prouesses derrière lui et son principal capital était son courage. [...] Les dépêches de New York disent que tous les cœur...

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