Chronique

Montessori : "éduquer, ce n'est pas dresser !"

le 08/11/2019 par Marina Bellot
le 27/09/2016 par Marina Bellot - modifié le 08/11/2019

Liberté, autodiscipline, apprentissage par l’expérience : les piliers de la méthode Montessori, initiée dès 1907 et rapidement prise au sérieux dans le monde entier, trouvèrent un écho dans la presse de l'époque.

Permettre à l'enfant de choisir ses activités, d'agir librement, d'apprendre à son rythme : non, il ne s'agit pas d'un nouveau mantra en vogue chez les parents à la pointe de la modernité, mais de principes d'enseignement très sérieux mis en place dès 1907 par une pionnière, Maria Montessori, qui toute sa vie s'évertua à montrer qu'"éduquer, ce n'est pas dresser".

Au début du XXe siècle, la doctoresse italienne "s'occupait dignement à réformer des enfants d'intelligence en retard, ou même parfaitement imbéciles, et parvint à leur apprendre à lire et à écrire par une méthode personnelle, absolument récréative, où le toucher jouait le rôle essentiel, rapporte Le Matin. Alors elle se dit : puisque nous donnons ces notions à des enfants de dix ans en retard, qui ont l'intelligence chétive d'enfants de quatre ans, pourquoi les enfants de quatre ans n'arriveraient-ils pas, avec cette méthode, aux mêmes résultats ?"

C'est ainsi qu'en janvier 1907, Maria Montessori ouvre la première Casa dei Bambini (Maison des enfants) à Rome. C'est une petite révolution : les écoliers sont libres de choisir eux-mêmes les activités qu’ils souhaitent faire, pendant le temps qu’ils le désirent. Un matériel pédagogique et ludique adapté est mis à leur disposition. La doctoresse découvre alors que les tout-petits sont capables de faire preuve d’une concentration et d’une autodiscipline surprenantes. La pédagogie Montessori s'affirme, basée sur la conviction que dès lors que l’enfant se trouve dans un environnement propice, accompagné par un éducateur qui s’adapte à lui et le stimule, il apprend naturellement, par lui-même, à son rythme. Ainsi Maria Montessori résume-t-elle sa conviction :

"Se substituer à l’enfant dans l’accomplissement de ses actions formatrices, avec la louable intention de l’aider, n’est pas ce dont il a besoin. Cette substitution, au lieu d’être une aide, est au contraire une entrave au développement de l’enfant. On doit lui permettre d’agir librement, de sa propre initiative, dans un environnement qui a été prévu pour répondre à ses besoins. Nous devons cependant...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.