Extrait du journal

Pas plus en 1936 qu’en 1933, l'Angleterre n’entend lier son sort durablement à celui de la France. Elle veut bien-marquer ostensiblement un rapprochement, établir même des accords provisoires ; mais tout cela n’a pour objet que de nous mener où elle veut, c’est-à-dire à des concessions aux exigences allemandes. Ensuite, quand elle constate (ou croit constater) que, du côté allemand, la comédie (ou, si l’on a peur des mots, la procédure) du rapprochement franco-anglais a compromis la réussite, son premier mouvement est de s’éloigner vivement de nous, de déclarer que les « projets communs » solennellement et péniblement édifiés avec la France peuvent être, comme tous projets. révisés, modifiés, brouillés et retournés de mille manières, — bref, qu'elle n'a aucun engagement envers nous et que l’on peut tout reprendre ab ovo, en tenant compte, cette fois, du « fait nouveau » des susceptibilités allemandes. Voilà ce que le Führer et ses conseillers ont observé, en 1933 : un mécanisme si bien monté, à la fois si simple et si automatique. ne peut manquer de jouer semblabêlement dans des circonstances semblables....