Extrait du journal

Le 16. mai 1877, et pendant la période troublée qui suivit cette solennelle journée,' j'atteignis au faîte des grandeurs. Vainement, le duc de Broglie et ses collaborateurs mettaient au service de leurs ambitions toutes les forces politiques et administratives dont ils disposaient, les républicains, traqués, persécutés, livrés à leurs seules ressources, triomphèrent facilement de la réaction, parce qu'ils m'avaient dans leur jeu. Le gouvernement promenait de ville ..en ville le héros de Malakoff, le vainqueur de Mageiita; ses adversaires opposaient au président de la République ma modeste personnalité; ils me montraient aux populations, et la salutaire terreur qu'inspirait ma soutane et surtoùt mon grand chapeau suffit à fixer la Victoire dans les rang des 363. Et le len.demain, monsieur, le lendemain, mes amis reconnaissants m'élevèrent à la dignité de grand justicier de France. Ah ce jour, une des plus belles pages ,de mon bistoire Je constituais à moi tout seul la cour. d'appel., du suffrage universel, dont je réformais à mon gré les décisions. Je brisais d'un geste les élections les plus sincères, les moins contestables, et je peux dire, non sans quelque fierté, que ma fantaisie, parfois capricieuse, a ,pesé d'un poids plus lourd dans la balance de nos destinées que la volonté nettement exprimée de deux millions de citoyens indépendants....