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Le Petit Parisien, 29 mai 1912

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Le Petit Parisien
29 mai 1912


Extrait du journal

L'on vient de procéder, dans toute la France, aux opérations du conseil de revision. La cérémonie eut lieu dans chaque ville, dans chaque chef-lieu de canton avec solenmté. Ce ne sont pas seulement les personnalités élues de l'arrondissement qui se trouvent là les administrations civile et militaire se font représenter par le préfet et le général. Cet apparat est nécessaire le conscrit doit avoir l'impression que c'est là un événement grave de sa vie il faut aussi que toute tentative de simulation lui soit impossible or, l'on peut chercher à tromper une seule personne, mais le problème devient plus difficile avec plusieurs. Les simulateurs, si nombreux autrefois lorsque les périodes d'instruction militaire étaient plus longues, n'ont pas tout à fait disparu mais ils se font plus rares à chaque conseil. Si l'on se reporte aux travaux des médecins qui ont étudié la simulation chez les conscrits, on constate les progrèS âccomplis dans ce sens. Pendant les guerres de la République et de l'Empire, où la conscription se pratiquait en massèv? on a compté que sur 100 conscrits il n'y en avait pas moins de 20 alléguant l'épilepsie et toutes sortes d'autres maladies. Aujourd'hui, c'est surtout dans les armées d'Afrique, aux compagnies de discipline, que les simulateurs commettent leurs tristes exploits. Il est vrai qu'une maladie adroitement feinte peut leur épàrgner de longues années de service. Un médecin-major, le docteur Huguet, dans une étude pleine d'intérêt sur une seule compagnie de discipline, a découvert, dans l'espace d'un demi-siècle, 398 simulateurs et 680 mutilés volontaires. Et que l'on ne croie pas que ce chiffre soit particulier à la France. C'est un médecin-major allemand qui a écrit, à propos des conseils, cette phrase désabusée Le médecin militaire perd toute illusion et ne croit plus à cet amour enthousiaste et dévoué de la jeunesse pour le métier des armes, lorsqu'il observe les moyens et les ruses employés par ces nouveaux défenseurs de la patrie, pour se dérober au services militaire. »...

À propos

Le Petit Parisien est un grand quotidien français, publié entre 1876 et 1944. Il était l’un des principaux journaux sous la Troisième République.

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