Écho de presse

Le premier krach de l'histoire de France

le 04/06/2018 par Pierre Ancery
le 22/02/2016 par Pierre Ancery - modifié le 04/06/2018
Portrait de Jean Law, en buste, de 3/4 dirigé à gauche dans une bordure ovale ; Scènes historiques, collection Michel Hennin (Paris) ; 1720 - Source BnF

Il y a trois siècles avait lieu, suite à la mise en place du « système de Law », la première crise financière du pays.

À la mort de Louis XIV, en 1715, le Régent doit trouver le moyen de régler la dette de plus de 2 milliards de livres qu'a laissée son prédécesseur. Pour ce faire, il décide de suivre les propositions novatrices de l’Écossais John Law. C'est cette histoire, qui mènera à un véritable « krach » financier, que Le Figaro du 2 novembre 1940 raconte sous un titre explicite : « Au temps où un aventurier de la finance semait la panique, la ruine et la misère »...

Les faits : en 1716, John Law crée une Banque générale qui émet des billets de banque garantis par les dépôts de monnaie et remboursables contre leur valeur en argent. C'est la première banque moderne. L'opération connaît un grand succès, si bien qu'en 1717, Law crée la Compagnie d'Occident, au capital de 100 millions de livres sous forme de 200 000 actions, qui deviendra en 1718 la Compagnie des Indes. À Paris, c'est la fièvre généralisée : chacun veut posséder des actions de la Compagnie, dont le prix monte à toute allure.

« Pour la première fois apparurent en France des titres au porteur. Pour la première fois on vit une assemblée d'actionnaires. »

Mais John Law décide pour stimuler le commerce de faire émettre des billets sans rapport avec les bénéfices de la Compagnie. Terrible imprudence, qui ouvre la voie à la spéculation. Début 1720, les cours s'effondrent. Tout le monde veut se faire rembourser ses titres comptant... Incapable de faire face, Law finit par s'enfuir à Bruxelles.

« De la banqueroute, la France sortit terriblement appauvrie. Misère matérielle. Hausse générale des denrées. »

Le bilan n'est pas entièrement négatif : la dette de l’État s'en trouve assainie et la richesse, plus mobile, aura favorisé la production et le grand commerce maritime. Mais le « système de Law », qui aura ruiné bon nombre d'actionnaires, provoquera une défiance durable des Français envers la finance.

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Histoire de Law
Adolphe Thiers