Titre de presse

France-soir

15 août 1941 - 13 décembre 2011
France-soir (1944-2011)
Titre de presse

France-soir

15 août 1941 - 13 décembre 2011
22 août 1944
Paris (France)
1 172
 
30 juin 1948
information générale
illustrée
Quotidien

Les Unes emblématiques de ce titre de presse

France-soir

23 juillet 1946

France-soir

2 février 1946

France-soir

18 décembre 1944

France-soir est un quotidien généraliste français créé en 1944 à partir d’un journal de résistance intitulé Défense de la France. Sous l’égide de Pierre Lazareff, France-soir devient le premier quotidien d’information parisien à partir de 1947. Capable de tirer deux millions exemplaires au lendemain de la crise d’Alger et plutôt proche du gaullisme durant Mai 68, le quotidien voit toutefois son audience décliner à partir des années 1970. Aux débuts des années 2010 le format papier est abandonné au profit du numérique.

Le premier numéro de France-soir paraît le 7 novembre 1944 sous un double titre, France-soir - Défense de la France qui marque la filiation avec le journal clandestin Défense de la France, créé quatre ans plus tôt par deux jeunes chefs résistants Robert Salmon et Philippe Viannay.

France-soir s'impose comme le premier quotidien français dès la Libération. Racheté par Hachette en 1949, au sortir de la guerre, le journal vit son âge d'or dans les années 50 et 60. À sa tête, Pierre Lazareff en fait un grand journal populaire. Le succès est vite au rendez-vous et les tirages atteignent rapidement plus d'un million d'exemplaires, alors que la France est engagée dans les guerres de décolonisation, en Indochine puis en Algérie. France-soir tire à plus de 1,5 million d'exemplaires. Un bandeau à la une proclame : "Le seul quotidien vendant plus d'un million d'exemplaires".

Unes percutantes, scoops, photos grand format : France-soir devient une référence.

Des papiers signés de plumes telles que Lucien Bodard, Françoise Giroud, Jean Ferniot ou Philippe Labro côtoient les rubriques légères "Potins de la commère" de Carmen Tessier, le feuilleton Angélique, marquise des anges et les faits divers sordides comme l'affaire Dominici.

Les ventes dépassent deux millions d'exemplaires en novembre 1963, après la mort de John F. Kennedy et en novembre 1970 après celle du général de Gaulle. Au plus fort de son succès, la rédaction compte plus de 400 personnes.

Quand Lazareff meurt, en 1972, la presse quotidienne commence à souffrir de la concurrence des radios et de la télévision. La ligne éditoriale du journal est de moins en moins claire : France-soir a du mal à trancher entre le tabloïd à l'anglo-saxonne et le journal d'information généraliste. Le magnat de la presse Robert Hersant, qui possède alors Le Figaro, prend le contrôle de France-soir en 1976. La rédaction passe de 200 à 80 journalistes.

La suite est une succession de plans de relance et de restructurations. Entre 1982 et 2004, onze directeurs de la rédaction vont se succéder. En 1998, Yves de Chaisemartin, à qui Robert Hersant a confié les clés de la Socpresse, passe le journal au format tabloïd en baissant fortement le prix de vente. Mais cela ne suffit pas à redresser les ventes. Le quotidien change de mains en 1999, en 2000 et en 2002.

France-soir est placé en redressement judiciaire fin 2005. L'année suivante, le journal est racheté par le promoteur immobilier Jean-Pierre Brunois. Les journalistes en grève brandissent des tracts : «Bal tragique au tribunal : 80 morts».

En janvier 2009, France-soir est racheté par le jeune milliardaire russe Alexandre Pougatchev. Le 17 mars 2010, une nouvelle version du journal, qui se veut plus proche du lecteur, est lancée. De nouvelles signatures font leur apparition dans les colonnes du journal (Patrick Poivre d'Arvor, Laurent Cabrol, Thierry Roland).

Mais cela ne suffit pas à redresser les ventes et, après l'échec d'une deuxième nouvelle formule en janvier 2011, Alexandre Pougatchev arrête la version papier à la fin de l'année. 

France-soir entame un nouveau projet, entièrement numérique sur le web, smartphones et tablettes.

À la tête de France-soir version numérique, Dominique de Montvalon, rédacteur en chef, chargé de la politique, et Charles Desjardins, rédacteur en chef chargé des « nouveaux contenus ». En mai 2012, l'audience atteint 4 millions de visiteurs uniques.