Titre de presse

Gil Blas

19 novembre 1879 - 7 mars 1940
Titre de presse

Gil Blas

19 novembre 1879 - 7 mars 1940
19 novembre 1879
Paris (France)
12 657
 
7 mars 1940
information générale
Quotidien

Les Unes emblématiques de ce titre de presse

Gil Blas

23 octobre 1903

Gil Blas

19 avril 1904

Gil Blas

15 juillet 1880

Gil Blas

1 janvier 1914

Gil Blas

16 avril 1914

Fondé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont, Gil Blas détonnait parmi les publications du Paris fin-de-siècle. Sa ligne éditoriale grivoise, littéraire et ouvertement mondaine charmait ses lecteurs, souvent citadins.

Fondé le 19 novembre 1879 par Auguste Dumont, Gil Blas est le produit, comme Le Figaro d'alors, d'une figure littéraire dans l’univers de la presse. Grâce à sa ligne éditoriale grivoise et mondaine, le journal connut un âge d’or dans le Paris fin de siècle.

Le parcours d’Auguste Dumont, co-fondateur de L’Événement avec Edmond Magnier, est atypique. Ce grand entrepreneur est en effet passé d’un extrême politique à l’autre en collaborant d'abord avec la presse conservatrice monarchiste (Le Figaro), avant de s'aventurer dans le journalisme républicain (L’Événement), puis de lancer Gil Blas, dont l'ambition est avant tout littéraire. 

Pourtant le public ne semble d'abord pas adhérer à cette ligne éditoriale. C’est au fil du temps, sous l’influence de Catulle Mendès, Armand Sylvestre ou Guy de Maupassant, que Gil Blas trouve son « ton », grivois, qui lui valut par ailleurs de nombreuses poursuites judiciaires. Ces coups d'éclat lui apportent également un public fidèle : au mois de juillet 1880, le journal compte quelque 28 000 lecteurs. 

Les contes de Maupassant, les « nouvelles à la main » ou les échos du « Diable boiteux » (une nouvelle allusion à Lesage) sont à l’origine d’une nouvelle espèce de journal parisien, qui inspirera de nombreux imitateurs – lesquels n'égaleront jamais la qualité littéraire de leur modèle.

Plusieurs romans en feuilleton tels qu'Au Bonheur des Dames (1882-1883), Germinal (1884) et L'Œuvre (1885) d'Émile Zola font vite du journal une référence dans le monde littéraire. Gil Blas tentera même de repousser les frontières de la littérature avec la publication de X... roman impromptu, écrit à dix mains, dont celles de Georges Courteline, Jules Renard, George Auriol, Tristan Bernard et Pierre Veber.

Le succès de cette formule entre humour, mondanités parisiennes et littérature engendre en 1888 un nouveau concurrent, L’Écho de Paris, qui ne se limite pas à la simple imitation de la ligne éditoriale de Gil Blas ; ce nouveau journal s’accapare en effet une partie importante de la rédaction, notamment Fernand Xau, Catulle Mendès ou Armand Sylvestre. Le départ de ces plumes célèbres participera du déclin de Gil Blas, dont témoignent en parrallèle plusieurs changements de direction.

En 1903, lorsqu'Antonin Périvier et Paul Ollendorf rachètent le titre, celui-ci est moribond. Un an plus tard, en 1904, le journal confirme sa rupture avec le grand public en étant le seul, en France, à prendre le parti de l'armée nipponne lors du conflit russo-japonais.

Racheté par Pierre Mortier en 1911, Gil Blas ne tire plus qu’à 5 000 exemplaires. Toujours réticent à affirmer une couleur politique claire par le passé, le journal devient subitement caillauniste sous sa direction. Après une interruption à la veille de la Première Guerre mondiale, le journal réapparaît en 1921, toujours sous Pierre Mortier, pour disparaître définitivement en 1940.

Le supplément hebdomadaire du journal, le Gil Blas illustré, contribua également au succès du journal auprès du grand public ; c'est ce supplément qui fut par ailleurs l’inspiration principale de l’éditeur allemand Albert Langen lors du lancement de son Simplicissimus, journal satirique très populaire en Allemagne.