Chronique

« Los Olvidados » : L’atroce beauté selon Luis Buñuel

le par

L'acteur Alfonso Mejía en Pédro (à droite et à l'arrière) dans Los Ovidados, 1950 - source : WikiCommons

« Atroce », « hideux », « cruel », « ignoble » s’exclame la presse au sujet de Los Olvidados de Luis Buñuel. D’abord interdit au Mexique, le film remporte le Grand prix de la mise en scène au Festival de Cannes en 1951.

Après le scandale de L’Âge d’Or en 1930 et un bref passage par les Etats-Unis, Buñuel entre dans sa « période mexicaine ». Si Gran Casino est un échec, Le Grand Noceur lui accorde la confiance du producteur Georges Dancigers, qui lui permet de réaliser Los Olvidados, film documenté par les comptes-rendus de procès de centaines d’enfants des quartiers défavorisés du Mexique.

Explorant sans ornements la banlieue de Mexico, Los Olvidados suit le quotidien cruel d’une bande d’enfants livrés à eux-mêmes qui volent et tuent pour survivre. La férocité du traitement d’El Jaibo, l’adolescent qui tue sans hésitation le témoin de l’un de ces larcins sous les yeux du jeune Pedro, émeut la critique qui s’applique à encenser le film comme à le dénigrer. Considérée comme un drame social « qui pose avec âpreté, mais avec une franchise totale, le problème de la misère et de ses conséquences sur l’adolescence », l...

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