Écho de presse

Les mille et une vies du Mont-Saint-Michel

le par

Le Mont-Saint-Michel, tableau, Edward William Cooke, 1831 - source : WikiCommons-Victoria and Albert Museum

Lieu de culte païen, centre de pèlerinage catholique, ex-« Bastille des mers », haut lieu de la gastronomie et insubmersible aimant à touristes, le Mont-Saint-Michel est célébré depuis deux siècles dans la presse.

À quand faut-il faire remonter l'histoire du Mont-Saint-Michel, mythique îlot rocheux qui fait depuis toujours la fierté de la Normandie ? En 1811, dans La Gazette nationale, l'historien M. de Noual de la Houssaie raconte l'origine celtique du Mont, qui fut bien avant l'arrivée des chrétiens un lieu de culte païen :

« Un collège de druidesses y fut établi. La plus ancienne rendait des oracles, comme la Pythonisse d'Endor, la Pythie de Delphes et la Sybille de Cumes.

 

Mais ces prêtresses de l’Armorique , si on ne les a point calomniées, s’écartèrent dans leurs cérémonies de la simplicité du culte druidique ; et quoique consacrées au dieu de la lumière Bélène [Belenos], on les vit associer à son culte celui de la mère des amours. »

Mais c'est bien sûr l'abbaye fondée en 709 qui rendit le lieu célèbre. Le Mont-Saint-Michel devint très tôt un important centre de pèlerinage catholique : pendant douze siècles, jusqu'à la Révolution française, on y venait depuis les quatre coins de l'Europe.

 

Fait moins connu, le Mont accueillit pendant longtemps un centre de détention, ce qui lui valut le surnom de « Bastille des mers ». Établie par un décret impérial de Napoléon en 1811, la prison abrita ensuite de nombreux opposants politiques, en particulier sous la monarchie de Juillet. Parmi les plus célèbres, Auguste Blanqui (qui y resta de 1840 à 1844) et Armand Barbès (de 1839 à 1843).

 

La prison avait mauvaise réputation, les conditions de détention étant jugées inhumaines par certains observateurs. En 1844, on en débat à l'Assemblée : le philosophe et député Alexis de Tocqueville, célèbre auteur de De la démocratie en Amérique, trouve ces plainte...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.