Écho de presse

Edgar Allan Poe, père de la littérature fantastique et « produit éminemment américain »

le par

« A Edgar Poe », estampe de Félix Vallotton, 1894 - source : Gallica-BnF

Les Histoires extraordinaires d'Edgar Allan Poe sont traduites par Baudelaire en 1856, suivies en 1857 des Nouvelles histoires extraordinaires. Leur mélange de logique froide et de fantastique terrifiant va apparaître aux critiques français comme la quintessence de « l'esprit » américain.

En 1840, le philosophe Alexis de Tocqueville l'affirme dans un passage de son ouvrage De la démocratie en Amérique, cité le 26 avril dans Le Constitutionnel :

« Les habitants des États-Unis n'ont point, à proprement parler, de littérature. »

Tocqueville ignore sans doute qu'au même moment, l'écrivain Edgar Allan Poe (Boston 1809 – Baltimore 1849), est en train de créer une œuvre qui va bouleverser non seulement l'histoire de la jeune littérature américaine, mais aussi celle de la littérature mondiale.

 

Dès avant sa mort prématurée, à 40 ans, Poe est traduit en français : plusieurs de ses contes paraissent dans la presse hexagonale pendant les années 1840, puis 1850. En 1853, La Gazette nationale publie ainsi dans ses colonnes une version raccourcie de son conte Le Scarabée d'or.

Mais c'est Charles Baudelaire qui, en traduisant plusieurs de ses récits courts sous le titre d'Histoires extraordinaires, va réellement faire connaître en France cet auteur dont l’œuvre étrange et novatrice préfigure à la fois le roman policier, le roman fantastique et la science-fiction modernes.

 

Les Histoires extraordinaires paraissent en 1856. Plusieurs d'entre elles deviendront des classiques : Le Double assassinat dans la rue Morgue, La Lettre voléeLe Scarabée d'or, Le Manuscrit trouvé dans une bouteille...

 

Les critiques français, qui n'ont jamais rien lu de pareil, sont séduits d'emblée. La plupart voient dans Poe un auteur profondément américain dans son essence : d'une logique et d'une rationalité extrêmes, mais donnant en même temps libre cours aux chimères les plus brutales et les plus « excessives ». Le Siècle ...

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