Écho de presse

Grosz, Dix, Beckmann : trois peintres face à l'Allemagne de Weimar

le par

Trois prostituées dans la rue, Otto Dix, 1925 - source : Wikiart

Dans l'après-Première guerre mondiale émerge en Allemagne le mouvement pictural dit de la « Nouvelle objectivité ». Empreintes de réalisme, les œuvres de George Grosz, Otto Dix ou Max Beckmann portent un regard corrosif sur la société de leur époque.

George Grosz, Otto Dix, Max Beckmann : trois artistes, trois personnalités bien distinctes. Mais un ancrage commun dans un pays et une époque, l'Allemagne de la république de Weimar (1918-1933), dont ils sont probablement aujourd'hui les trois peintres les plus connus.

 

Membres d'un même mouvement, la Neue Sachlichkeit (« Nouvelle Objectivité »), tous trois furent profondément marqués par la guerre, qu'ils vécurent en tant que soldats.

Dans leurs œuvres respectives, chacun d'eux s'attacha à dépeindre la réalité sociale de l'Allemagne de leur époque, qu'ils transfigurèrent par des déformations héritées de l'expressionnisme et – surtout dans le cas de Grosz – un humour très noir.

 

George Grosz (1893-1859), peintre et dessinateur, fut en effet le satiriste plus virulent du trio. La presse française, notamment de gauche, parla souvent de lui. Elle se sentait proche de cet artiste ouvertement communiste qui, avec ses dessins de bourgeois hideux et jouisseurs, dénonçait les inégalités de son époque. Grosz fut aussi un grand peintre de la ville moderne : en témoigne sa célèbre toile Metropolis, en 1917.

Metropolis, George Grosz, 1916-1917 - source : Wikiart / musée Thyssen-Bornemisza

En 1923, Comœdia l'évoque ainsi :

« Depuis la paix, l'Allemagne a jeté bas le masque hypocrite à l'abri duquel elle se livrait à ses vices. Elle étale plus volontiers ses turpitudes, mais certains masques sont restés. Georg Grosz a tiré un prodigieux parti de cette antithèse [...].

 

Aussi Georg Grosz fait-il grouiller toute une humanité repoussante, larves malsaines et inquiétantes. »

L'Humanité lui fera souvent fête dans les années 1920. Lors d'une exposition de Grosz à Paris en 1924, le quotidien écrit :

« Démolisseur insatiable, satirique, témoin implacable de la décadence de la société bourgeoise, c'est le peintre de la sottise, de la vanité, de la suffisance, de la férocité de la classe dirigeante allemande et de ses alliés les s...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.