Écho de presse

Dracula, histoire d’un vampire boudé par la France

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Affiche promotionnelle en faveur de la pièce de théâtre « Dracula » de Deane et Baldertstone jouée à Los Angeles, 1924 - source : WikiCommons

Que ce soit dans sa première traduction française ou son adaptation à l'écran par Tod Browning, le personnage de vampire inventé par Bram Stoker se heurte au dédain de la presse française pour le genre fantastique.

À l'entame du XXe siècle, les récits vampiriques ne sont plus considérés que comme les lointains échos d'un genre macabre désormais passé de mode.

Le roman Dracula de Bram Stoker connaît ainsi un succès mitigé dans son Angleterre d'origine à sa publication en 1897, en dépit de l'originalité de son sujet, de sa forme (faussement épistolaire) et de sa troublante pluralité de points de vue sur les événements – ou plus généralement, de sa reconnaissance critique tardive comme apogée du style néogothique.

La première traduction française ne paraît qu'en 1919 sous le titre Dracula, l'homme de la nuit. Toutefois la grande qualité littéraire de l'adaptation du texte par les sœurs Ève et Lucie Paul-Margueritte, expurgée de quelques passages sulfureux, n'impressionne guère les critiques françaises.

La recension la plus acerbe, parue dans L'Intransigeant, trahit sans le vouloir le peu de considération pour le fantastique dans l’Hexagone.

« S'il est des personnes qui aiment le macabre à haute dose, elles pourront chercher dans ce livre une delectatio morosa. Mais les gens sains d'esprit jugeront fastidieux ces viols de cercueils, ces mutilations de cadavres et ces grotesques défilés de vampires. […]

Le néant drapé d'un horrible qui ne fait même pas peur. Aucun caractère, aucune création. »

Plus clément, l'article paru dans la revue des arts Comœdia ne s'épanche néanmoins que sur un seul paragraphe ; il vante certes l...

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