Écho de presse

Pierre Drieu la Rochelle, itinéraire d'un écrivain tombé dans le fascisme

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Photo de Pierre Drieu La Rochelle parue dans Paris-Soir, mars 1930 - source : RetroNews-BnF

Ecrivain célèbre de l'entre-deux guerres, l'auteur de Gilles et du Feu follet a adhéré à l'idéologie fasciste au début des années 1930, avant de collaborer pendant l'Occupation. Il s'est suicidé en 1945.

Romancier, essayiste et auteur de nouvelles, Pierre Drieu la Rochelle aura incarné dans les années 1920 la relève d'une nouvelle génération d'écrivains portant un regard particulièrement désenchanté sur leur époque. Avant de sombrer à partir de 1934 dans l'idéologie fasciste puis, pendant la guerre, dans la collaboration.

 

Né en 1893 à Paris, au sein d'une famille de bourgeois déclassés, Drieu la Rochelle est mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, où il est blessé à trois reprises. À l'issue du conflit, il se mêle aux cercles littéraires de la capitale, fréquentant les surréalistes (Aragon, Paul Eluard, André Breton...) et adhérant au mouvement Dada.

Esprit brillant, admiré de ses pairs et jouissant d'un grand succès auprès des femmes, Drieu est aussi un être inquiet, rongé par l'obsession de la décadence et souffrant d'un doute identitaire profond confinant à la haine de soi. Politiquement, il est au début des années 20 un républicain progressiste, favorable au fédéralisme européen et prenant position contre les nationalismes.

En 1922, son premier essai Mesure de la France, dans lequel il réfléchit à l'avenir de l'Europe, est célébré par ses aînés. Dans un article du Gaulois intitulé « Les jeunes », Daniel Halévy écrit :

« Ces jeunes gens qui viennent après nous, saurons-nous les comprendre ? […] Sauront-ils eux-mêmes se comprendre, se faire comprendre ? [...]

M. Drieu La Rochelle a vécu parmi les siens, ses camarades juvéniles qui, la tête encore abasourdie par les bombardements, essayaient leurs forces et non sans divaguer. Il a causé avec les dadas, il a rencontré des communistes, enfants exaltés par le dégoût et l'espérance [...].

Parmi tant de voix qu'il écoute, M. Drieu La Rochelle saura-t-il choisir, trouver et imposer la sienne ? »

Pour La Presse, Drieu la Rochelle est alors « un de ces enfants de la Victoire » qui a connu les tranchées et dont le témoignage doit être entendu. Le journal cite un extrait de Mesure de la France :

« J'aurais voulu témoigner pour mes amis, pour les jeunes hommes, pour ceux qui ont combattu, pour ceux qui sont morts (je te vois tirant et mourant derrière le tas de briques ; jeune Juif, comme tu donnes bien ton sang à notre Patrie !) [...].

 

Ils sont autour de moi, sur ce petit territo...

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