Écho de presse

Brassaï, photographe du Paris excentrique

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Photo tirée du documentaire « Nous avons passé les vacances à Paris », Brassaï pour Regards, 1945 – source : RetroNews-BnF

Témoin privilégié du Paris des Années folles, le photographe hongrois Brassaï a laissé en héritage un des plus beaux portraits de la ville. Des clichés devenus emblématiques, nichés quelque part entre reportage et poésie.

Brassaï est né Gyula Halász en 1899, à Braşov, alors ville de l’empire austro-hongrois. Élevé par des parents épris de littérature et fervents francophiles, il fait son premier séjour à Paris en 1903, son père y ayant obtenu un poste pendant un an. A quatre ans, le futur photographe absorbe déjà les images que la capitale de la Belle Époque peut lui offrir.

De retour en Transylvanie, le jeune Gyula grandit entouré des amis artistes et écrivains de son père. Après la guerre, encouragé par ce dernier, il s’inscrit aux Beaux-Arts de Budapest et s’initie à la sculpture et la peinture. En 1920, il s’installe à Berlin où il s’improvise journaliste, devenant correspondant pour la presse hongroise. Il est admis à l’Académie des beaux-arts mais la déserte rapidement, préférant les académies libres.

Du reste, Halász est un animal social qui vit essentiellement la nuit. Il consacre son temps aux rencontres, et pas des moindres. Il évolue rapidement avec la pointe de l’avant-garde, Moholy-Nagy, Gontcharova et Larionov, Kandinsky et Kokoschka. Mais après trois années, sa curiosité insatiable rêve de nouvelles découvertes. Il s’envole pour Paris, la ville qu’il a toujours rêvé de retrouver et qui verra naitre Brassaï.

Gyula Halász arrive à Paris en 1924 pour ne plus jamais repartir. Le jeune artiste retrouve quelques amis berlinois et étend rapidement son réseau. Sociable et charismatique, il multiplie les rencontres, explorant la ville sous toutes ses coutures, mondaines et populaires, de jour et surtout de nuit. Il exerce sous plusieurs pseudonymes, reflet de ses nombreuses activités : rédacteur pour un journal sportif hongrois puis pour plusieurs titres allemands, il travaille également comme dessinateur et caricaturiste. Il se fait par ailleurs brocanteur, achetant des photographies et cartes postales anciennes qu’il revend à son entourage – André Breton, Paul Eluard, Salvador Dalí notamment.

Halász ...

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