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Écho de presse

Georges Méliès, précurseur du cinéma

Premier metteur en scène de l'histoire du cinéma, inventeur des effets spéciaux, créateur infatigable de plus de 500 films, Georges Méliès a joué un rôle fondamental dans la naissance du 7e art.

Georges MélièsCinémaArts
Arnaud Pagès

Ecrit par

Arnaud Pagès

Publié le

18 août 2021

et modifié le 22 août 2021

Image de couverture

Georges Méliès jouant dans l'un de ses propres films, « Escamotage d'une dame chez Robert-Houdin », 1896 - source : WikiCommons

Premier metteur en scène de l'histoire du cinéma, inventeur des effets spéciaux, créateur infatigable de plus de 500 films, Georges Méliès a joué un rôle fondamental dans la naissance du 7e art.

Lorsque le journal L’Intransigeant annonce la mort du grand cinéaste français Georges Méliès, celui-ci est depuis longtemps tombé dans l’oubli. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, les plus jeunes n’ont jamais entendu parler de lui, tandis que le nom Méliès évoque à leurs parents un vague souvenir de leur propre enfance.

Le reporter rappelle toutefois l’importance qu'eut l’homme pour le cinématographe à une heure où la machine n’en était qu’à ses balbutiements, quatre décennies plus tôt :

« Avec Georges Méliès, le cinéma perd le plus important personnage de son histoire, après Louis Lumière.

Nous avons dit hier, dans nos dernières éditions, combien fut importante l'influence qu'il exerça sur la destinée de cette invention qu'il voulait acheter, mais que Louis Lumière ne voulut pas lui céder parce qu'elle n'avait aucun “avenir commercial”[…].

Il avait 34 ans lorsque les premières projections apparurent au Grand Café, et ce garçon, qui avait été ébéniste, peintre, mécanicien, industriel, caricaturiste (il dirigea et illustra “La Griffe” pendant la période boulangiste), cet étonnant bricoleur avait tout de suite compris quel parti spectaculaire on pouvait tirer du cinématographe. »

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Venu au monde le 8 décembre 1861 à Paris dans une famille d'industriels de la chaussure, c'est lors de son service militaire, effectué à la fin de ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand, que Méliès découvre les spectacles du magicien Robert-Houdin, véritable star à l'époque. Fasciné, il s'initie à la prestidigitation.

Après avoir quitté l'armée, ses ambitions artistiques se portent sur la peinture ; mais pour survivre, il est obligé de travailler un temps dans l'entreprise familiale. Il y apprendra notamment la mécanique, ce qui lui servira plus tard pour créer trucages et décors.

Invité à la première représentation publique du cinématographe, organisée par les frères Lumière le 28 décembre 1895 dans le très chic Salon indien du Grand Café à Paris, il comprend l'incroyable potentiel de cette invention. Il propose alors aux deux frères de racheter leur brevet, mais ceux-ci sont loin de partager son enthousiasme. Pour toute réponse, ces derniers lui indiquent qu'ils refusent de le lui vendre afin de lui éviter la ruine. Selon eux, « le cinématographe n'a aucun avenir commercial et sera oublié dans quelques mois ».

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Qu'à cela ne tienne. Georges Méliès achète les brevets de l'isolatographe, un appareil de tournage similaire au cinématographe créé par les frères Isola, ainsi que celui du théatographe inventé par le britannique Robert William Paul, et fonde Star Film, la toute première société de production cinématographique.

Dans sa grande propriété de Montreuil, il installe le premier studio de cinéma : il s’agit d’un vaste plateau de 17 mètres de large sur 66 mètres de long, entièrement équipé. Il va y réaliser plus de cinq cents courts-métrages jusqu’en 1913. Il invente la mise en scène, reprenant à son compte les méthodes utilisées par le théâtre, et les effets spéciaux, en s'inspirant de la prestidigitation.

Il rédige les premiers scénarios, et porte également à l’écran les œuvres des plus grands écrivains : Jules Verne, Robert Louis Stevenson ou Daniel Defoe.

Mais peu doué pour le commerce, Méliès préfère s'associer en 1911 à l’entreprise Pathé, qui rachète Star Film. Il perd alors le contrôle de la société qu'il a fondée. Puis, en 1913, touché de plein fouet par un drame personnel, son épouse expire brutalement en lui laissant leurs deux enfants à charge.

La Première Guerre mondiale qui débute en 1914 achève de mettre un terme à ses activités cinématographiques.

En 1923, déjà passé de mode et ruiné, il est contrait de revendre ses studios de Montreuil. On le retrouve deux ans plus tard, marchand de jouets et de sucreries à la gare Montparnasse, dans le magasin tenu par Jeanne d'Alcy, une actrice avec laquelle il a travaillé et qu'il a depuis épousée.

Les dernières années de sa vie, monotones, se passent au château d'Orly, dans la maison de retraite de la Mutuelle du cinéma, aux côtés de son épouse.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, Georges Méliès tombe gravement malade. Il s'éteint le 21 janvier 1938, rongé par le cancer, dans sa chambre de l'hôpital Léopold Bellan, à Paris.

À l'heure de sa disparition, le journal Paris-Soir revient sur  ses dernières heures :

« Il y a deux jours, dans une grande salle des Champs-Élysées, une soirée était organisée en faveur de Georges Méliès, précurseur du cinéma, et d'Émile Cohl, inventeur du dessin animé.

Avant-hier mourait Émile Cohl. Hier mourait Méliès.

Tous deux étaient pauvres, une fatalité semblable les atteignait au moment même où le monde, ingrat, prenait conscience du rôle qu'ils avaient joués.

Soigné depuis un mois à l'hôpital Léopold Bellan et atteint d'un double cancer qui lui arrachait la vie à petits coups, Georges Méliès s'essayait encore à amuser les visiteurs en exécutant des jongleries.

Il achevait et colorait les maquettes fantastiques, d'un film – une histoire de fantômes dont le scénario bouffon et féérique était de Jacques Prévert. »

Ses obsèques ont lieu le 25 janvier au cimetière du Père-Lachaise, en présence de sa famille et de nombreuses personnalités du cinéma, venues lui rendre un dernier hommage.

C’est cette scène que relate le rédacteur du Figaro dans un article daté du 26 janvier 1938 :

« Georges Méliès a été conduit hier matin à sa dernière demeure.

Réunis à 11 heures en l'église Notre-Dame-du-Bon-Travail, ses amis l'ont accompagné au cimetière du Père Lachaise.

Auprès de Mme Georges Méliès, sa veuve, M. et Mme André Méliès, M. Armand Fontaine, Mlle Ginette Méliès, Mlle Madeline Fontaine, M. et Mme Paul Méliès, ses enfants et petits enfants, nous avons reconnu :

René Clair, Henri Chomette, Alberto Cavalcanti venu tout spécialement de Londres, Henri Jeanson, Jean Chataigner, Georges Loureau, Charles Delac, Germaine Dulac ; MM. Langlois père et fils, Georges Franju, Vincent, Henri Jannet, Yves-Bonnat, Jean Wiener, Marcel Lapierre, Nadia Sibirskaya, Fernand Rivers, D. Kirsanoff, Henri Astier, Coissac, Paul Souillac, Harlé, Colin-Réval, Paul Pavaux, Léon Druhot, Monca, etc. »

Georges Méliès ne connut jamais de son vivant le succès qu'il méritait. Depuis plusieurs années, justice lui est rendu et son nom figure en bonne place sur la liste des pionniers du cinématographe.

Aujourd'hui, soixante-dix ans après sa mort, ses plus grands chefs-d’œuvre n'ont rien perdu de leur magie. Un cinéma porte son nom, à Montreuil, à quelques centaines de mètres de ce qui fut autrefois les studios de la compagnie Star Film.

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Mots-clés

Georges MélièsCinémaArts
Arnaud Pagès

Ecrit par

Arnaud Pagès

Arnaud Pagès est journaliste depuis plus de 15 ans. Il est passé, entre autres, par Technikart et Clark Magazine. Il collabore aujourd'hui régulièrement avec RetroNews, Usbek & Rica, l'Atelier BNP Paribas, Detours, VICE et Slate.

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