Une fois sur scène, et malgré les réticences de certains, c’est un spectacle de premier ordre que découvre un public surpris, charmé – et hilare. Un rédacteur du Journal de Roanne, venu assister au spectacle, ne boude pas son plaisir :
« Relevant ses basques, le valeureux artiste auquel on va faire fête, tout d’un coup s’accroupit, se contracte, s’enfle, pousse, et une première note exquise lui sort par la base : honneur et salut au Pétomane ! […]
Joseph Pujol interprète tout : le premier soupir de la jeune fille, la douleur de la veuve, le grand air de la Favorite […], la Retraite des tambours et la Marseillaise ! À perte de vue, en majeur, mineur, trilles et roulades. »
Afin de ravir d’autant plus un public déjà tout acquis à sa cause, le Pétomane du Moulin-Rouge, célébrité nationale, n’hésite pas à se servir de son « art » pour d’autres effets, par exemple celui de souffler « par la base » des bougies d’anniversaire. En 1900, lors de l’exposition universelle à Paris [voir notre article], il est même mis à l’honneur dans un film muet tourné par la compagnie de Thomas Edison.