Écho de presse

1948 : la mort d’Eisenstein, « le plus grand poète épique de l’écran »

le par

Le réalisateur soviétique Sergueï Eisenstein, 1939 - source WikiCommons

En février 1948, la presse annonce la disparition du cinéaste soviétique Sergueï Eisenstein. Jean Cocteau ou l’historien du cinéma Georges Sadoul prennent la plume pour rendre hommage au génie avant-gardiste du réalisateur du Cuirassé Potemkine.

Sergueï Mikhaïlovitch Eisenstein venait tout juste d’avoir 50 ans lorsqu’il meurt d’une crise cardiaque à Moscou, dans la nuit du 10 au 11 février 1948. Son décès met brutalement fin à une carrière qui l’aura vu réaliser certains des plus grands films de la première moitié du XXe siècle, depuis le célèbre Cuirassé Potemkine à Ivan le Terrible, en passant par La Grève, Octobre ou Alexandre Nevski.

Pourtant, la disparition d’Eisenstein passera quasiment inaperçue en URSS. Le cinéaste subissait alors la disgrâce des autorités, la seconde partie de son film Ivan le terrible, terminée en 1946, ayant fortement déplu à Staline. Ivan le terrible, Partie II, qui dépeint le souverain éponyme en tyran vieillissant et paranoïaque, ne sera d’ailleurs autorisé en Union soviétique qu’en 1958.

En France, en revanche, la plupart des journaux vont évoquer son décès, quoique de façon discrète. Le 24 février, la revue spécialisée Cinévie résume la filmographie d’Eisenstein tout en revenant sur la série de grâces et de disgrâces dont l’homme avait été l’objet de la part du pouvoir soviétique. 

« Un des plus grands metteurs en scène du monde, Serge Eisenstein vient de mourir. Il était né en 1898 à Riga. II réalisa son premier film à 25 ans [...]. Pendant quelques années, le sort de Serge Eisenstein fut obscur. On le disait emprisonné, mort. Mais on ne savait rien de certain [...].

Pour des raisons idéologiques, on ne tenait plus à ce qu'il réalisât des films de propagande, le résultat allant, paraît-il, à l’encontre des buts poursuivis. Mais pour ne pas laisser cette force inemployée on lui "confia" la réalisation d’Alexandre Nevsky. Il le tourna en 1938.

Pendant la guerre, Eisenstein revint un peu en grâce et fut complètement réhabilit...

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