Écho de presse

« Daïnah la métisse », film maudit en avance sur son temps

le par

Photogramme de Laurence Clavius et Habib Benglia dans Daïnah la métisse, paru dans Pour vous, 1931 – source : RetroNews-BnF

Dans ce moyen-métrage mutilé par ses producteurs à sa sortie en 1932, Jean Grémillon, futur grand du cinéma français, livrait un portrait d’un médecin noir et de son épouse métisse contrastant avec les clichés coloniaux de l’époque. 

« C’est une sombre histoire d’amour et de mort : un navire sous l’Équateur ; l’ennui fiévreux de tous ces hommes parqués ensemble depuis des jours, sous l’implacable soleil ; et seule parmi eux, une femme : la Métisse… » 

Le pont du navire Île-de-Beauté en route pour Calvi, que parcourt un reporter du journal Pour vous, bruit de la rumeur du tournage du nouveau film de Jean Grémillon, futur grand du cinéma français de l’entre-deux-guerres et de l’Occupation (Gueule d’amour, Remorques, Lumière d’été, Le ciel est à vous…). Tiré d’une nouvelle de Pierre Daye, La Métisse, rebaptisé ensuite Daïnah la métisse, intéresse dès avant sa sortie, en ce printemps 1931, une presse en quête d’une distraction « exotique ». 

Le film narre le destin d’un élégant couple de Français embarqué à destination de Nouméa, formé d’un médecin noir aux talents de prestidigitateur et de son épouse métisse, M. et Mme Smith. 

Un soir, la jeune femme fait la connaissance sur le pont du bateau d’un mécanicien, qui tente de la violer. Le lendemain soir, seul avec elle au même endroit, il la pousse à la mer. Le commandant du navire ouvre une enquête qui avance lentement, d’autant que la jeune femme ne semblait pas heureuse avec son époux et pourrait bien s’être suicidée. Le mari finit par se faire justice lui-même en précipitant froidement le meurtrier du haut d’une rambarde de la s...

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