Écho de presse

Un prince du merveilleux : Gustave Doré, l’illustrateur star du XIXe siècle

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Illustration pour « Don Quichotte » de Miguel de Cervantès, Gustave Doré, 1863 - source : Gallica-BnF

Dessinateur hors du commun, Gustave Doré (1832-1883) connut la gloire avec ses illustrations de Don Quichotte, des Contes de Perrault ou de la Divine Comédie. Mais il souffrit de la réception critique beaucoup plus mitigée de son œuvre peinte.

Les Contes de Perrault, les Fables de La Fontaine, Le Paradis perdu, Don Quichotte, L’Enfer, Le Baron de Münchhausen, Gargantua, Pantagruel... Autant de classiques de la littérature qui furent illustrés avec génie par Gustave Doré, auteur à lui seul de plus de dix mille dessins, caricatures, gravures, lithographies, eaux-fortes, peintures et sculptures.

La gloire, Doré la connut très jeune. Né à Strasbourg en 1832, il monte à Paris en 1847 : encore adolescent, l’Alsacien y est pris sous son aile par Charles Philipon, fondateur des journaux satiriques Le Charivari et Le Journal pour rire. Il commence alors une carrière de caricaturiste. On retrouve par exemple sa signature sous cette série de vignettes parue le 2 janvier 1852 dans Le Journal pour rire :

Le style du jeune Doré est encore bourgeonnant, mais son goût pour les vastes compositions s’affirme déjà, par exemple dans cette représentation mouvementée de l’avenue de l’Impératrice (aujourd’hui Foch) à Paris, publiée dans Le Journal amusant le 25 octobre 1856. Il a alors 24 ans :

Parallèlement, il publie des bandes dessinées humoristiques, genre dans lequel il s’affirme comme un pionnier : Les Travaux d’Hercule,  Dés-agréments d’un voyage d’agrément et surtout Histoire pittoresque, dramatique et caricaturale de la Sainte-Russie. Mais l’ambitieux Doré ne veut pas se limiter à la satire : il rêve d’illustrer les grandes œuvres de la littérature universelle.

Cette tâche sera celle de toute sa vie. Il l’entame en 1854 avec les œuvres de Rabelais, puis en 1855 avec Les Cent Contes drolatiques de Balzac. Doré n’a pas encore atteint le zénith de son talent, mais son travail, déjà, est alors largement salué. Le Figaro note dès 1859 :

« Ce qui éblouit dans l'organisation remarquable de Gustave Doré, c'est qu'elle est encyclopédique ; il s'attaque à toutes les époques, il comprend tous les genres ; ce n'est pas lui qui aura jamais besoin de faire faire un paysage à ses figures ou des figures à ses paysages.

Ce qui caractérise son individualité artistique, c'est une exubérance de vie et une puissance de volonté auxquelles rien ne résiste. »

C’est en 1861 que paraît son premier véritable chef-d’œuvre : l’illustration de L’Enfer, première partie de la Divine comédie de Dante, publiée chez Hac...

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