Écho de presse

Du Japon à la France : Hokusai, héros de l’avant-garde artistique du XIXe siècle

le par

« Vent frais par matin clair », estampe extraite des « Trente-six vues du Mont Fuji », Hokusai, 1829-1833 - source : WikiCommons

Considéré chez lui comme un simple artisan, le célèbre artiste japonais Katsushika Hokusai (1760-1849) fut découvert en France à la fin du XIXe siècle. Il devint une référence pour les impressionnistes, tandis que la critique le hissait au même rang que les maîtres classiques de l’art européen.

Rares sont les artistes japonais à avoir exercé, en France, une influence aussi importante que celle de Katsushika Hokusai.

Né à Edo en 1760 et mort dans la même ville en 1849, ce peintre, dessinateur et graveur s’émancipa peu à peu des thèmes imposés par le genre du ukiyo-e (art de l’estampe colorée populaire à l’époque d’Edo).

Il révolutionna la peinture de son pays en faisant du paysage un sujet à part entière, par exemple dans sa célèbre série d’estampes Les Trente-six vues du Mont Fuji (1829-1833) – ce qui ne l’empêcha pas d’être considéré, de son vivant, comme un simple artisan par les élites japonaises.

Son approche devait marquer durablement les impressionnistes et les peintres occidentaux japonisants. Auteur de milliers d’œuvres, le « vieux fou de dessin », comme il se surnommait lui-même, ne fut pourtant découvert en Europe et en France que dans le dernier quart du XIXe siècle.

Dans les années 1860 et 1870, Hokusai est connu des seuls amateurs éclairés : collectionneurs, comme Henri Cernuschi, critiques, comme Théodore Duret, écrivains, comme les frères Goncourt, ou peintres, comme Monet, Manet, Gauguin, Whistler ou James Tissot, qui se procurent ses estampes et participent à la vogue du « japonisme ».

Chez Hokusai, ils apprécient la modernité du trait, la vivacité de la couleur, la dimension décorative qui s’accordent avec leur propre idéal esthétique. Tous ces amateurs ont en commun de s’opposer à l’académisme professé à l’École supérieure des Beaux-arts : en faisant leur « champion » d’un artiste aussi radicalement éloigné des conventions occidentales, ils justifient aussi leur propre désir d’innovation et cherchent à créer les conditions d’une « révolution symbolique ».

Cette révolut...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.