Écho de presse

1892 : « Les Hauts de Hurlevent », le chef-d’œuvre d’Emily Brontë, traduit en France

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Affiche du film « Les Hauts de Hurlevent » de William Wyler, d’après le roman d’Emily Brontë, 1939 - source : WikiCommons

Morte à seulement trente ans, Emily Brontë signa en 1847 l’un des chefs-d’œuvre de la littérature britannique, Les Hauts de Hurlevent. Traduit chez nous en 1892, le roman fascina la critique française, étonnée qu’une jeune fille ayant vécu isolée dans les landes du Yorkshire ait pu imaginer une histoire aussi sulfureuse.

Publié en Angleterre en 1847, Wuthering Heights, l’unique roman d’Emily Brontë (1818-1848) reçut d’abord un accueil mitigé de la critique britannique. Si beaucoup de journalistes louèrent la force du récit, ils furent aussi plusieurs à déplorer la « sauvagerie » et « l’égoïsme » des protagonistes.

Et en effet, dans l’histoire de la littérature anglaise, rarement la violence des passions avait été dépeinte avec autant de crudité que dans cette histoire mettant en scène le face-à-face amoureux de Catherine Earnshaw et de son frère adoptif Heathcliff.

Chronique s’étalant sur plusieurs décennies, Wuthering Heights prend place dans le Yorkshire, où Emily, fille de pasteur, cinquième enfant d’une famille de six, avait grandi en compagnie de ses sœurs Anne et Charlotte (la célèbre autrice de Jane Eyre, publié également en 1847) et de leur frère Branwell – qui inspira le personnage torturé de Heathcliff.

Un décor qui sera déterminant dans la réception ultérieure de l’œuvre. Pendant plus d’un siècle, en effet, les commentateurs se poseront la même question : comment une jeune femme morte de la tuberculose à trente ans, n’ayant pratiquement jamais quitté sa région natale ni connu aucune des passions destructrices qu’elle attribua à ses personnages, a-t-elle pu accoucher d’un tel livre ?

En France, le roman mettra 45 ans à être traduit, par le critique Théodore de Wyzema, tombé amoureux de Wuthering Heights mais aussi de la figure mystérieuse de l’autrice. Dans la Revue politique et littéraire du 15 août 1891, il présente aux lecteurs le roman d’Emily Brontë, alors totalement inconnue chez nous :

« En Angleterre, le roman d’Emily Brontë est loin d'être aussi parfaitement inconnu. C’est même un ...

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