Écho de presse

Le « Grand Hiver » de 1709 : quand le froid tuait les hommes

le par

« Traineaux de Russie pour voyager pendant l'hiver et transporter les denrées », gravure, Jean-Baptiste Le Prince, 1764 - source : Gallica-BnF

À défaut d'être le plus froid, l'hiver de  l’année 1709 fut en France le plus long, le plus rude, et le plus meurtrier. Faute de préparation à sa rigueur, plus d’un demi-million de personnes en périrent.

En ce début de XVIIIe siècle, les premiers thermomètres et baromètres viennent à peine d'être inventés. Les chaumières sont équipées de brasiers au sol et de trou au plafond pour l'évacuation de la fumée, les grands bâtiments publics fonctionnent de la même façon à plus large échelle, et les cheminées sont souvent si larges « que le vent s'y engouffre à pleines rafales et rejette la fumée dans les appartements ».

Comme tout fléau de taille qui se respecte, le froid létal de l'hiver 1709 est arrivé sans prévenir, dans les pires conditions matérielles possibles pour lutter contre ce mal.

« Jusqu'aux premiers jours de janvier 1709, la saison avait été douce ; on avait été préservé des mauvais temps qui sévissent habituellement en hiver.

Mais le jour des Rois, 6 janvier, après un vent violent soufflant du Nord, la gelée prit avec une intensité extraordinaire et se continua toujours croissant pendant près de vingt jours. Tantôt le ciel, dégagé de nuages, brillait d'un vif éclat ; tantôt, obscurci par une brume épaisse, il se couvrait et la neige tombait avec abondance.

D'après les observations faites à Paris, le thermomètre descendit jusqu'à 23 degrés au dessous de zéro, mais la moyenne, pendant tout ce temps, fut de 18 à 20. »

Le facteur le plus sournois de cet hiver désastreux fut ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.