Écho de presse

Avril 1912 : les récits terrifiants des survivants du Titanic

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Le Titanic s'enfonçant dans l'océan, illustration de Willy Stöwer parue dans Die Gartenlaube, 1912 - source : WikiCommons

En avril 1912, dans les jours qui suivent le naufrage du Titanic, la presse publie plusieurs récits de la catastrophe de la part de rescapés. Des témoignages toujours glaçants plus d'un siècle après.

Dans la nuit du 14 au 15 avril 1912 a lieu l'une des plus terribles catastrophes du XXe siècle : le paquebot le Titanic, parti quatre jours plus tôt de Southampton, fait naufrage au large de Terre-Neuve, dans l'Atlantique Nord, après avoir heurté un iceberg.

La presse, relayant des informations erronées, annonce d'abord que tous les occupants ont pu être sauvés. En réalité, comme on l’apprendra bientôt, sur les quelque 2 200 passagers, 700 environ seulement ont survécu. Secourus par le navire le Carpathia, ils sont amenés le 18 avril à New York, où 40 000 personnes et toute la presse les attendent.

Dès le 20 avril, dans les journaux français, les premiers témoignages des rescapés paraissent. Le Petit Parisien publie ainsi plusieurs récits glaçants de la nuit du drame. Le Londonien Lawrence Beesley raconte comment il a pu, par chance, être évacué dans un canot de sauvetage :

« Je m'étais couché depuis dix minutes, lorsque vers 10 h 15, je sentis un petit choc, puis un second pas assez sérieux pour inquiéter personne. Cependant les machines s'arrêtèrent. J'allai sur le pont et j'y trouvai quelques autres passagers venus comme moi savoir pourquoi le vapeur s'était arrêté. Mais personne ne semblait inquiet […].

Un peu plus tard, entendant d'autres passagers monter sur le pont, je m'y rendis de nouveau, et je trouvai que le vapeur inclinait vers l'avant. Je redescendis et m'habillai plus chaudement. Comme je m'habillais, j'entendis crier l'ordre : “Tous les passagers sur les ponts avec les ceintures de sauvetage” [...].

Quelqu'un de l'équipage me vit et demanda : Y a-t-il des dames sur votre pont, monsieur ? Je répondis non. Le marin dit alors : “Vous pouvez bien sauter.” Je tombai dans le fond du bateau qui commençait à descendre. Deux dames furent poussées à travers la foule, du pont B, et jetées dans le bateau. Un bébé de dix mois suivit.

La nuit était belle et étoilée, mais sans lune, il n'y avait pas de lumière. La mer était calme. À une certaine distance le Titanic paraissait énorme ; les salons étaient étincelants de lumière. Il était impossible de croire qu'il pourrait arriver un désastre à un pareil Leviathan. Vers deux heures, nous vîmes le Titanic s'enfoncer dans la mer tr...

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