Écho de presse

La campagne de Cochinchine, coup d'envoi de la colonisation de l'Indochine

le par

Prise de Saïgon le 17 février 1859, dessin paru dans l'Illustration, 23 avril 1859 - source : WikiCommons

En 1858, sous prétexte de protéger des missionnaires catholiques persécutés, la France envoie des troupes en Cochinchine (actuel Viêt Nam). Cette expédition deviendra une guerre, qui se soldera par la victoire française et l'annexion de la région.

1857, sous le Second Empire. La France a des vues sur la Cochinchine, nom donné au Sud de l'actuel Viêt Nam, une région d'un intérêt stratégique considérable pour les intérêts commerciaux français en Extrême-Orient. Elle rêve en effet de se constituer un « balcon sur le Pacifique » pour concurrencer les Anglais, très présents en Asie.

 

Les milieux d'affaires sont donc favorables à l'envoi d'une expédition militaire dans la région. Les milieux catholiques aussi, pour une autre raison : depuis le XVIIe siècle, des missionnaires français sont présents en Cochinchine, où ils ont constitué une importante communauté chrétienne. Or, l'empereur d'Annam, Tu Duc (1829-1883), de la dynastie Nguyễn, persécute et harcèle ces hommes d’Église.

« On nous écrit de Touranne (Cochinchine), à la date du 7 décembre dernier, que le roi Tsu-Duc sévit avec une tyrannie toujours croissante contre ses sujets, chrétiens ou infidèles.

 

Les six cent mille chrétiens de l’empire annamite, leurs quatorze évêques français, leurs nombreux missionnaires n’ont plus d’espoir que dans les bons offices de la France. »

La décapitation sur ordre de l'empereur, en juillet 1857, d'un missionnaire espagnol au Tonkin va servir de prétexte idéal à l'envoi de troupes françaises sur place. Celles qui ont servi pendant la Seconde guerre de l'opium se trouvent déjà opportunément à proximité.

 

En novembre, Napoléon III autorise le vice-amiral Charles Rigault de Genouilly à mener une expédition punitive contre l'empire d'Annam. L'Espagne va lui prêter main-forte.

 

Le 31 août 1858, des forces franco-espagnoles (13 bâtiments et quelque 3 000 hommes) débarquent dans la baie de Tourane, q...

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