Chronique

Des réfugiés nommés généraux : les Polonais de la Commune

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Caricature du général polonais Dombrowski parue en Une du Fils du Père Duschène, 1871 - source : RetroNews-BnF

À la suite de la Guerre de 1870, de nombreux réfugiés politiques internationaux venus défendre la France reprennent les armes du côté des communards. Parmi eux, les généraux Dombrowski et Wroblewski, figures de la résistance polonaise.

En 1863, une nouvelle fois, la Pologne s’embrase et secoue le joug des Tsars. Depuis le traité de Vienne en 1815 qui l’a assujettie à l’Empire russe, la Pologne se soulève régulièrement. Les patriotes polonais sont à chaque fois vaincus mais la presse française rend compte avec chaleur des combats des Polonais pour leur liberté.

On invoque naturellement les temps que les Pères ont connus, où, parmi les Grognards, Français et Polonais marchaient côte-à-côte. Le Siècle s’emporte contre la « France ingrate » envers la petite Pologne qui la protège de l’appétit russe :

« Le czar réunit son armée et annonce qu'il va rétablir l'ordre dans l'Occident. 

La Pologne n'hésite pas, elle se lève tout entière : elle meurt comme elle est morte à Leipzig et sous les murs de Paris ; mais, plus heureuse cette fois, elle a sauvé la France !... la France ingrate ! »

Tandis que la répression russe faire pendre les patriotes, beaucoup prennent le chemin de l’exil : c’est « la Grande Émigration » qui conduit notamment vers la France plusieurs vagues d’insurgés, devenus des exilés, des réfugiés.

L’un d’entre eux est un ex-officier polonais de l’armée russe, Jarosław Dąbrowski. Évadé des bagnes russes, il arrive à Paris en 1865. Comme son illustre homonyme et compatriote : Jean-Henri Dąbrowski, général du Directoire puis de Napoléon, son patronyme est francisé en « Dombrowski ».

À Paris comme ailleurs, les Polonais trouvent un accueil enthousiaste : le peuple de France est polonophile, bien que le pouvoir se méfie de ces perturbateurs susceptibles de dégrader les relations diplomatiques avec la Russie et la Prusse.

Le Charivari imaginait en 1861 un dialogue caustique entre les petites nations soumises par les empires :

Le réfugié politique polonais est assurément un personnage typi...

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