Chronique

Après-guerre, la reconnaissance internationale de l’Espagne franquiste

le par

Rencontre de Franco et Eisenhower à Madrid, aboutissement des efforts de pacification avec l'Espagne, 1959 - source : WikiCommons

Mis en danger par la victoire alliée et maître du dernier « régime criminel » encore en place en Europe en 1945, c’est curieusement le début de la Guerre froide, après moult tractations, qui sauve Franco. La France est largement scandalisée.

En mars 1946, dans les cinémas français, les spectateurs apprennent par Les Actualités Françaises que les relations entre la France et l’Espagne se sont brusquement tendues (INA) :

« Franco tiendra-t-il encore longtemps ? La France, celle de la Résistance et de la victoire contre le fascisme, a décidé de fermer sa frontière du sud. Et d’un bout à l’autre des Pyrénées, le jour s’est levé sur des voies désertes et des barrières fermées. […]

D’Hendaye à Cerbère, une barrière est tendue. Seul maintenant le vent peut passer, ce vent sera peut-être le vent de la liberté. »

Tout était prêt pour une liquidation du survivant ibérique des régimes vaincus l’année précédente.

En janvier 1944, les États-Unis avaient fermé le robinet du pétrole, plombant définitivement une économie espagnole déjà exsangue depuis la fin de la guerre civile. Exprimant un sentiment largement partagé dans l’opinion publique, plusieurs journaux n’appréciaient guère que l’Espagne franquiste, hier alliée de l’Allemagne et asile de...

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