Écho de presse

"Il y aura un Noël pour chaque soldat de France"

le 04/06/2018 par Marina Bellot
le 20/12/2016 par Marina Bellot - modifié le 04/06/2018
Le Figaro du 19/12/1939 - Source : BnF RetroNews

En 1939, à l'approche de Noël, un élan de générosité traverse la France. Il s'agit d'entretenir le moral des troupes engagées dans la guerre.

"Noël 1939, Noël de guerre. Premier Noël de guerre ! Bien peu sont ceux qui n'ont l'un des leurs éloigné du foyer familial", écrit Le Petit Journal en décembre 1939.

La Seconde Guerre mondiale a éclaté quelques semaines plus tôt ; cinq millions d'hommes ont été mobilisés, dont la moitié combattante. La presse française se fait volontiers le relais des nombreux appels publics à la générosité.

"Il faut qu'ils aient pour la Noël une vraie fête. C'est pour cela que nous avons créé le « colis-surprise » de Noël. Les petits cadeaux entretiennent le bon moral du soldat", insiste Le Figaro, qui publie à l'appui une lettre reçue du front :

"Et de penser que, dans le pays, il est des Œuvres qui pensent à nous, c'est de tout cœur que nous combattrons". 

Dans Paris-Soir, c'est l'académicien et directeur du service "Art, Lecture, Loisirs aux Armées" Georges Duhamel qui en appelle aux Français :

"Si vous envoyez des colis, sans rien payer pour le transport, un service central les répartira entre ceux qui sont les moins choyés.

Et, tout cela bien admis, qu'allez-vous donc envoyer ? Eh ! mon Dieu, tout ce que vous auriez plaisir à recevoir si vous étiez soldat, seul, loin de votre famille, un peu privé, bien évidemment, des joies et divertissements ordinaires : des jeux de cartes, tout d'abord, des échiquiers et des damiers bien complets, il va sans dire, des jeux de dominos, des dés et des cornets, des jeux de loto, des jeux de jacquet, des puzzles pour les patients, des bilboquets pour les malins, des « mécanos » pour les habiles.

Et quoi donc encore ? Eh ! mais, des pipes, des cigares et des cigarettes, des étuis et des blagues, des briquets, des lampes électriques de poche, des rasoirs avec leurs lames, des peignes pour les coquets, des stylos pour les studieux, des crayons et des carnets, des agendas et des boîtes de papier pour ceux qui veulent bénéficier de la franchise militaire.

Est-ce tout ? Non, ce n'est pas tout. Des friandises non périssables, des bonbons, des nougats et des marrons glacés, des gâteaux secs. Allons, cherchez ! Vous avez bien assez d'imagination pour penser à toutes ces bonnes choses. Et n'oubliez pas les bonnets de papier, les pochettes-surprises, les instruments de musique, accordéons, ocarinas, binious, banjos et mandolines. N'oubliez pas surtout, j'y reviens, qu'en faisant passer tout cela par le dépôt d'Arcueil, vous n'aurez rien à payer pour le transport."