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Écho de presse

1870 : Gambetta quitte Paris en ballon

Dans une capitale plus que jamais isolée, les ballons montés sont le seul moyen de rejoindre la province. Ainsi le ministre de l'intérieur, Léon Gambetta, quitte Paris le 7 octobre 1870 pour un voyage périlleux.
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Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

18 septembre 2017

et modifié le 24 février 2025

Dans une capitale plus que jamais isolée, les ballons montés sont le seul moyen de rejoindre la province. Ainsi le ministre de l'intérieur, Léon Gambetta, quitte Paris le 7 octobre 1870 pour un voyage périlleux.

Octobre 1870. Paris assiégé est privé de tout contact avec l'extérieur. Les ballons sont alors la seule manière de quitter la capitale et d'acheminer le courrier civil et militaire.

C'est donc par ballon que le Gouvernement de Défense national décide d'envoyer son ministre de l'Intérieur, Léon Gambetta, à Tours afin d'organiser la résistance. Le 7 octobre 1870, Gambetta, 32 ans, monte à bord de l'Armand Barbès, du nom du républicain mort trois mois plus tôt. C'est le célèbre photographe Nadar qui, de sa propre initiative, a constitué la "Compagnie des Aérostiers Militaires" et ainsi nommé le ballon.

Le Rappel raconte le départ de Gambetta, tout en solennité et émotion :

"À dix heures et demie, une foule, à chaque instant grossie par de nouveaux arrivants, se pressait sur la place Saint-Pierre, à Montmartre, autour de l'emplacement réservé aux manœuvres.

Sous la direction de Nadar, deux ballons, l'un jaune, l'Armand Barbès, l'autre blanc, le George Sand, avaient été remplis de gaz et, gonflés aux trois quarts, se balançaient comme impatients, et retenus non sans peine par des gardes nationaux et des gardes mobiles.

Gambetta est arrivé à onze heures moins un quart, empaqueté plutôt qu'habillé de vêtements épais et ouatés, bottes fourrées, casquette de fourrures : il ne fait pas chaud là-haut dans les nuages !  [...]

Le moment avait quelque chose de solennel ; les aéronautes agitaient les drapeaux ; une indéfinissable émotion, inquiétude et joie, serrait les cœurs. Un citoyen à la barbe et aux cheveux blancs, rompant le silence, a élevé son chapeau et jeté d'une voix retentissante le cri : Vive la République ! Une longue et unanime acclamation a répété : Vive la République ! Les femmes agitaient leurs mouchoirs. Gambetta, visiblement ému, saluait de la main."

C'est un voyage périlleux qui s'annonce. Faute d'aéronautes disponibles dans Paris, il a fallu recruter et former dans l'urgence des marins et des gymnastes volontaires. Malgré l'inexpérience des pilotes, les ballons doivent être maniés assez habilement pour éviter les tirs de barrage des troupes ennemies.

La Gazette nationale relate les déboires de Gambetta à bord de l'Armand Barbès :

"Poussés par un vent très faible du sud-est, les aérostats ont laissé Saint-Denis sur la droite, mais à peine avaient-ils dépassé la ligne des forts, qu’ils ont été assaillis par une fusillade partie des avant-postes prussiens, quelques coups de canons ont été aussi tirés sur eux. Les ballons se trouvaient alors à la hauteur de 600 mètres, et les voyageurs aériens ont entendu siffler les balles autour d’eux. Ils se sont alors élevés à une altitude qui les a mis hors d’atteinte ; mais, par suite de quelque accident ou de quelque fausse manœuvre, le ballon qui portait le ministre de l’Intérieur s’est mis à descendre rapidement, et il est venu prendre terre dans un champ traversé quelques heures avant par des régiments ennemis, et à une faible distance d’un poste allemand. En jetant du lest, il s’est relevé, et a continué sa route. [...]

L’Armand Barbès n’était pas au terme de ses aventures. Manquant de lest, il ne se maintint pas à une élévation suffisante ; il fut encore exposé à une salve de coups de fusils partie d'un campement prussien, placé sur la lisière d’un bois et alla, en passant par-dessus la forêt, s’accrocher aux plus hautes branches d’un chêne où il resta suspendu ; des paysans accoururent, et, avec leur aide, les voyageurs purent prendre terre, près de Montdidier, à 3 heures moins un quart. Un propriétaire du voisinage passait avec sa voiture, il s’empressa de l’offrir à M. Gambetta et à ses compagnons, qui eurent bientôt atteint Montdidier, et se dirigèrent sur Amiens."

Léon Gambetta rejoindra Tours le 9 octobre, d'où il organisera la lutte contre les Prussiens.

Pendant le siège, 66 ballons montés transporteront 164 passagers et 381 pigeons voyageurs. Plus de deux millions de lettres seront acheminées hors de Paris.

 

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Pour en savoir plus :

Consulter l’exposition virtuelle BnF « Sciences pour tous » sur « les voyages ordinaires et  extraordinaires : s’envoler »

Mots-clés

Parisballons montésGambetta1870Guerre de 1870Siège de Paris
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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