Écho de presse

L'exil « sacrificiel » des Alsaciens-Lorrains après 1871

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Femmes en costume strasbourgeois en tête d'une manifestation d'Alsaciens-Lorrains, Paris, 1914 - source : Gallica-BnF

Après l'annexion de l'Alsace-Lorraine par la Prusse à la suite de la guerre de 1870, de nombreux habitants de la région choisissent de partir. La presse, habitée par l'esprit de revanche, va faire de leur exode une cause nationale.

1871. La France vient d'essuyer une défaite cuisante face à la Prusse. Le traité de Francfort spécifie qu'elle doit céder toute l'Alsace (sauf Belfort), et une partie de la Lorraine à sa rivale d'outre-Rhin. Une annexion qui va avoir une conséquence de poids pour les habitants : la Prusse autorise ces derniers à garder la nationalité française... À condition qu'ils quittent le territoire avant le 1er octobre 1872.

 

Une décision relativement clémente, comme le reconnaît à contrecœur une presse française profondément anti-germanique, qui vit la perte de l'Alsace-Lorraine comme un traumatisme. Le Petit Journal commente ainsi :

« La Prusse, par un semblant de pudeur pour l'esprit moderne, de respect pour la dignité humaine, qui ne permettent plus qu'on fasse la conquête d'une population comme celle d'un troupeau de bœufs, a admis le droit d'option pour les provinces conquises. »

 

Pourtant, l'exil des quelques dizaines de milliers d'Alsaciens-Lorrains qui choisissent la France (les « optants ») va rapidement devenir un symbole de l'iniquité prussienne, cristallisant le désir de revanche de la nation française humiliée.

 

Parmi les migrants, nombreux sont ceux qui s'installent autour de Belfort, ou à Nancy, restée française. Mais un c...

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