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Écho de presse

Grande Guerre : des soldats amérindiens dans les tranchées

Des milliers d'Amérindiens du Canada et des États-Unis se sont volontairement enrôlés pendant la Première Guerre mondiale. Intégrés aux unités de Blancs, ils seront très nombreux à trouver la mort dans les combats. 

AmérindiensPremière guerre mondiale
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Publié le

18 juillet 2018

et modifié le 22 novembre 2024

Image de couverture

"Les Peaux-Rouges dans les rangs des Alliés", photo parue dans Le Miroir en août 1918 - source : RetroNews-BnF

Des milliers d'Amérindiens du Canada et des États-Unis se sont volontairement enrôlés pendant la Première Guerre mondiale. Intégrés aux unités de Blancs, ils seront très nombreux à trouver la mort dans les combats. 


En partenariat avec le magazine  L'Histoire, RetroNews accompagne la sortie du numéro spécial de l'été « 1918. Comment la guerre nous a changés » en proposant un dossier inédit de coupures de presse de l'époque.


 

Ils n’étaient pas citoyens américains et pourtant, les Amérindiens ont été nombreux à prendre part volontairement à la Première Guerre mondiale. Aux États-Unis, les chefs indiens se font forts de recruter des guerriers, et même d’exhorter les « yankees » à s’enrôler.

On estime qu’environ 17 000 soldats amérindiens ont servi sous le drapeau américain, et 4 500 sous le drapeau canadien (soit un tiers des Indiens Canadiens). 

Un an après le début de la guerre, Duncan Campbell Scott, sous-surintendant général au ministère des Affaires indiennes, se félicitera devant le Parlement canadien de ce patriotisme exemplaire : 

« La participation de la Grande-Bretagne à la guerre a suscité des expressions de loyauté de la part des Indiens. Ils ont offert de verser des contributions [...]. Certaines tribus ont également offert les services de leurs guerriers si nous en avions besoin. » 

La presse française admirative se fait l'écho de leur engagement. 

Les soldats amérindiens du Canada débarquent sur le front français dès 1914, rejoints en 1917 par ceux d’Amérique. 

Principalement recrutés comme tireurs d'élite et éclaireurs, ils combattent dans les mêmes unités et sous l’uniforme des Blancs. Leur engagement sur le front reste donc pendant la guerre une réalité méconnue. 

Le Gaulois r apporte ainsi en août 1918 : 

 « Saviez-vous qu'il y eût des Sioux sur le front français ? Il y a des Sioux. Il y a plus de deux cents Sioux.

Sous l'uniforme américain, à peine les distinguerez-vous de leurs camarades au visage pâle.

Pourtant, l'autre jour, sur le boulevard de la Madeleine, est passé un de ces souples guerriers, au nez long et fin et aux fortes pommettes. Il allait à grands pas, sans paraître remarquer les regards que lui jetaient les passants.

Et de vieux mots lus jadis dans les romans de Mayne-Reid revenaient à la mémoire : wigwam, calumet, scalp et mocassin. »

Des Sioux, mais aussi des Cheyennes, des Comanches, des Apaches, des Crows, des Choctaws, des Blackfeet, des Navajos, ont combattu au coude à coude avec les Tommies américains ou les Tirailleurs sénégalais. 

« Nos amis les Peaux-Rouges », titre Le Petit Journal qui se félicite de leur intégration à la civilisation occidentale :

« Grâce à la paix intervenue entre eux et les Américains, grâce à la civilisation qu'ils ont acceptée la race a commencé à se reconstituer. Elle est aujourd'hui préservée de la destruction, et les fils des guerriers intraitables qui s'opposaient jadis à la conquête, comptent parmi les citoyens les plus fidèles et les plus loyalistes des Etats-Unis.

Ces races ont en général abandonné les mœurs guerrières d'autrefois. Les Peaux-Rouges se sont pliés à la civilisation yankee. [...]

L'enthousiasme avec lequel nombre d'en tre eux se sont enrôlés pour la grande guer re de la civilisation contre la barbarie ; le concours à la grande république américaine qu'ils apportent d'une façon si spontanée confirment bien cette fusion.

Il n'y a plus de sauvages désormais qu'au centre de l'Afrique et au-delà du Rhin. » 

Nombre d'entre eux trouveront la mort pendant les combats. 

À la fin de la guerre, Le Miroir rend hommage à leur sacrifice : 

« Tant au Canada qu'aux États-Unis les volontaires indiens furent très nombreux.

Ils firent la guerre avec la bravoure qui leur est propre. Beaucoup tombèrent bravement. [...]

Quand les États-Unis déclarèrent la guerre à l'Allemagne, les nègres du Sud obtinrent la permission de créer des régiments de couleur. Pareil honneur ne fut pas accordé aux Peaux-Rouges qui sollicitaient la même faveur. Les Indiens ne s'en sortirent pas moins battus ; en appliquant à la guerre moderne les qualités légendaires de leur race, beaucoup d'entre eux ont conquis des grades importants dans l’armée britannique et dans l'armée américaine. 

Et de véhiculer ce préjugé racial largement répandu à l’époque : 

« À l'encontre de la race noire, qui, à l'état pur, ne produit qu'exceptionnellement des sujets remarquables, la race rouge a prouvé qu'elle pouvait rivaliser avec la race blanche pour l'intelligence. »

 

À leur retour, les combattants amérindiens retourneront dans leurs réserves, territoires occupés par un pays qui ne les reconnait toujours pas en tant que citoyens. 

En 1919, le Congrès adoptera une loi qui accorde les pleins droits civiques aux vétérans amérindiens qui en faisaient la demande. Il faudra néanmoins attendre 1924 pour que la pleine citoyenneté soit accordée à tous de plein droit. 

Mots-clés

AmérindiensPremière guerre mondiale
Marina Bellot

Ecrit par

Marina Bellot

Marina Bellot est journaliste indépendante, diplômée de l'Ecole de journalisme de Sciences Po. Elle a co-fondé en 2009 Megalopolis, un magazine d'enquêtes et de reportages sur la métropole parisienne, qu'elle a dirigé pendant trois ans. Elle est l'auteure de plusieurs ouvrages pédagogiques à destination des adolescents et a co-écrit une biographie de Jean-François Bizot, L'Inclassable, parue chez Fayard en 2017.

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