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Écho de presse

Le torpillage du Lusitania, tournant de la Première Guerre mondiale

En coulant le paquebot britannique qui convoyait de nombreux civils américains en mai 1915, les Allemands font basculer l’opinion américaine, neutraliste jusqu’alors, vers une entrée en guerre des États-Unis.

Première guerre mondialeLusitaniadestructionBretagneÉtats-Unisdestruction civileGrande-Bretagne

Ecrit par

Michèle Pedinielli

Publié le

26 septembre 2018

et modifié le 24 février 2025

Image de couverture

Photo du Lusitania, paquebot britannique coulé le 7 mai 1915, Agence Rol - source : Gallica-BnF

En coulant le paquebot britannique qui convoyait de nombreux civils américains en mai 1915, les Allemands font basculer l’opinion américaine, neutraliste jusqu’alors, vers une entrée en guerre des États-Unis.

Parti de New-York le 1er mai 1915, le paquebot RMS Lusitania convoie 1 253 passagers et 665 membres d’équipage vers Liverpool. Le 7 mai 1915, la compagnie Cunard qui l’a affrété reçoit un message alarmant émanant de la station de télégraphie sans fil de la station de Old Head of Kinsale, au sud de l’Irlande.

« “Lusitania coulé par sous-marin ‘2-33’ huit milles sud-ouest.” Un peu plus tard, un message fut reçu de Land’s End annonçant que le Lusitania avait envoyé le “sans fil” suivant :

“Venez immédiatement. Nous donnons fortement de la bande.” »

Plusieurs bateaux sont dépêchés sur place afin de secourir les naufragés.

« Un message reçu par le siège de la Compagnie Cunard, à Liverpool, de son représentant à Queenstown à 1 h 30 du matin, dit que le navire Stormock a mis à terre environ 160 passagers et marins.

On dit que les chalutiers Coock et Indian Empire ont à bord 200 survivants ; le remorqueur Flying Finh en a à peu près 100. Trois torpilleurs ont recueilli 45 personnes vivantes et 4 morts.

Nous débarquons les survivants dans les hôtels, mais nous ne pouvons fournir la liste des rescapés ce matin, car les passagers sont dans un tel état que le premier devoir est de leur donner les soins immédiats. »

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Mais le paquebot a sombré en moins de vingt minutes. Le naufrage a été si rapide qu’on n’a pu mettre qu’une partie de la vingtaine de canots de sauvetage à l’eau. On estime à quelque 1 200 le nombre de disparus. Très vite, les premiers survivants témoignent.

« M. Cooper, journaliste canadien, raconte que le Lusitania approchant de l'Irlande, une alerte très vive fut causée par l'apparition de navires ennemis.

Vers deux heures, il causait avec un ami, et bien qu'il eût les yeux sur le capot d'un sous-marin, distant environ d'un mille, il ne le fit remarquer à son ami que lorsqu'il vit le sillage d'une torpille. Le Lusitania fut atteint à l'avant. On entendit une détonation violente, et des éclats de la coque volèrent en l'air.

Peu après, le navire fut frappé par une seconde torpille et commença à donner de la bande. L'équipage se mit aussitôt à embarquer les passagers dans les canots. »

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Le paquebot a été torpillé par le sous-marin allemand U-20. Quelques jours plus tôt,  l’ambassade allemande avait fait publier dans les journaux américains une note annonçant que la traversée de l'Atlantique était dangereuse en raison de « l’état de guerre existant entre l’Allemagne et ses alliés et la Grande-Bretagne et ses alliés ».

« La note annonçait encore que “les navires battant pavillon de la Grande-Bretagne étaient voués à la destruction dans les eaux avoisinant les îles britanniques et que les passagers de ces bateaux ne voyageraient qu’à leur propre risque”.

La note de l’ambassade allemande était datée du 22 avril. »

Depuis Londres, Winston Churchill réagit immédiatement.

« Répondant à plusieurs questions sur la perte du Lusitania, M. Winston Churchill déclare qu'une enquête sera faite, mais en aucune circonstance on ne peut rendre publiques nos dispositions navales.

Nos ressources navales ne nous permettent pas, dit-il, d'escorter les paquebots courriers ou passagers.

L'Amirauté avait connaissance d'une façon générale de l'avertissement allemand publié aux États-Unis et elle avait, en conséquence, envoyé des instructions au Lusitania sur la route à suivre. »

Aux États-Unis, l’émotion est à son comble. De nombreux Américains ont embarqué sur le Lusitania, dont le millionnaire Alfred Vanderbilt ou l’imprésario Charles Frohman, qui meurent tous deux noyés comme 126 autres victimes de nationalité américaine.

« Le New York Herald met comme titre à cette liste :

“In memoriam des Américains, hommes, femmes et enfants perdus sur la Lusitania”, phrase qu'il reproduit, encadrée de noir, dans presque chacune de ses colonnes. »

L’Amérique réagit par la voix de son précédent président, Théodore Roosevelt, qui déclare : « Le gouvernement des Etats-Unis a notifié à l'Allemagne qu'elle serait strictement responsable de ce désastre. »

« M. Th. Roosevelt ajoute :

“Voilà la guerre des destructeurs de Louvain et de Dinant, de ceux qui ont massacré des centaines d'hommes, de femmes et d'enfants en Belgique. Cette guerre contre les innocents qui voyagent par l'Océan sera inconcevable pour nos compatriotes.

Nous devons à l'humanité, mais aussi à nous-mêmes, à notre respect national de prendre notre .part d'action en cette affaire. »

De son côté, Berlin réagit par une dépêche aux journaux américains affirmant que le paquebot était en fait un bâtiment armé sous couvert de transport de passagers.

« Accordons-nous, tout d'abord, sur les faits. Convenez-vous, maintenant que le Lusitania était un croiseur auxiliaire et qu'il était armé et transportait des munitions ?

Jusqu'à ce que nous tombions d'accord sur les faits, vous savez qu'il est tout à fait impossible d'entamer une discussion intelligente à leur sujet. »

L’Amirauté (le ministère de la Marine britannique) s’empressera évidemment de démentir cette affirmation allemande. On sait cependant aujourd’hui que le Lusitania avait embarqué des munitions en contrebande – obus, poudre et explosifs –, et qu’il était doté de douze canons.

Cette attaque au large des côtes irlandaises et les pertes humaines qu’elle a entraînées traumatisera l’opinion publique américaine, plutôt sur une position neutraliste jusqu’alors. Ce sera l’un des arguments majeurs qui pousseront les États-Unis à entrer en guerre en avril 1917, avec le célèbre slogan : « Remember Lusitania ».

Mots-clés

Première guerre mondialeLusitaniadestructionBretagneÉtats-Unisdestruction civileGrande-Bretagne
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Ecrit par

Michèle Pedinielli
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