Écho de presse

Journaux de tranchées : naissance d'un contre-journalisme de la Grande Guerre

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Manchette de Une du journal de tranchées Le Ver luisant, 1er janvier 1917 - source : RetroNews-BnF

Ecœurés par la désinformation à l'œuvre dans la presse de l'arrière, les Poilus ont rivalisé de créativité pour dénoncer la censure, avec un humour noir parfois glaçant. Un véritable contre-journalisme dont se sont inspirés par la suite nombre de journaux satiriques.

La vérité est toujours la première blessée en temps de guerre, tant censure et propagande sont nécessaires pour entretenir le moral de la population et empêcher l'ennemi d'obtenir des informations stratégiques [voir notre interview]. 

La Première Guerre mondiale constitue l'exemple archétypal de cette méthode de dissimulation. La terrible violence du champ de bataille est ainsi largement passée sous silence, et l’horreur rarement montrée.

Au fil des mois, les « héroïques Poilus » célébrés par les journaux français rejettent avec une véhémence de plus en plus grande cette presse de l’arrière qui ne reflète pas ce qu’ils vivent au quotidien, comme en témoignent les centaines de feuilles écloses pendant ce temps dans les tranchées, rédigées par les soldats eux-mêmes.

Véritable pied-de-nez à la désinformation, les journaux de tranchées affirment leur liberté et dénoncent avec un humour noir parfois glaçant le « bourrage de crâne » médiatique. 

En mai 1916, le journal Télé-mail se livre ainsi à un véritable réquisitoire contre l’auto-proclamée « grande presse » :   

«​ lls sont cent, ils so...

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