Écho de presse

Petite histoire de la première minute de silence

le par

La minute de silence sur la tombe du Poilu Inconnu, un an après la première minute de silence en France, Agence Meurisse, 1923 - source : Gallica-BnF

À la onzième heure du onzième jour du onzième mois de l’année 1919, la Grande-Bretagne se fige pendant deux minutes pour commémorer aux morts et aux survivants de la Première Guerre mondiale. Trois ans plus tard, cette forme d'hommage arrive en France.

Comment rendre dignement hommage aux millions de victimes et aux survivants de la Première Guerre mondiale ? Le Royaume-Uni s’est posé la question pour célébrer le premier anniversaire de l’armistice en 1919. La réponse arrive sous la forme d’un moment de silence qui doit être absolu et total dans tout le pays.

« On annonce que le roi d'Angleterre, pour célébrer dignement l'anniversaire de l'armistice, va demander à son peuple d'observer, “à la onzième heure du onzième jour du onzième mois” de cette année, un silence de deux minutes ;

silence non seulement des voix, mais même des roues, des pistons et des tuyaux de vapeur, puisque les voitures, les machines industrielles, les trains, les bateaux s'arrêteront pendant ces deux minutes ;

pause unanime et solennelle de toute une nation : aucun bruit ne l'empêchera de se recueillir et de méditer sur ses deuils et sur son triomphe. »

La presse française s’interroge. Sera-t-il possible aux Anglais de passer des manifestations de joie provoquées lors de l’armistice de 1918 à un recueillement profond un an plus tard ?

« Cet avis surprendra, sans doute, beaucoup de Français, surtout ceux qui se rappellent avec quelle exubérance et quel tintamarre de cris, de chants et de musiques diverses les soldats britanniques accueillirent les bonnes nouvelles de la guerre et spécialement l'annonce de l'armistice.

Les journaux anglais d'alors nous ont appris qu'à Londres et dans les pr...

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