Écho de presse

Les déserteurs de la Grande Guerre, bêtes noires de la presse

le par

Campements de soldats en Argonne transformés par les pluies en village lacustre, Agence Rol, 1915 - source : Gallica-BnF

Bien que très marginaux, les déserteurs de la Première Guerre mondiale ont fait l'objet de sévères critiques dans la presse d'alors, qui les assimilait à des « lâches » et des « criminels ». 

Au moment de l’entrée en guerre de la France, en août 1914, le code de justice militaire prévoit la peine capitale pour un certain nombre de délits, notamment pour la désertion, comme en dispose l’article 238 : 

« Est puni de mort, avec dégradation militaire, tout militaire coupable de désertion à l’ennemi. »

Nul ne conteste alors que la désertion ou l’abandon de poste en présence de l’ennemi soient passible de la peine de mort.

S'il est admis aujourd'hui que la désertion fut en réalité marginale et n’a en rien influencé le cours de la guerre, le phénomène était néanmoins largement dramatisé pendant le conflit.

L’opprobre jeté sur les soldats déserteurs semble aveugle au désespoir qui mène alors ces hommes souvent très jeunes à refuser de rejoindre le front, qui est alors un immense charnier. 

En septembre 1915, le journal local La Gazette du pays basque rapporte l'arrestation d’un soldat qui, tentant de gagner l'Espagne accompagné de sa mère, a été contraint de se travestir en femme :

« L’admirable habillage et maquillage fut découvert, et voici ce que révéla l’interrogatoire : Lui – celui qui était déguisé en jeune fille – était soldat de la classe 1912, dans un régiment de l’Est, opérant en Argonne. [...]

Le déserteur, qui est né à Palerme, et qui se nomme Jean G..., a reconnu expressément son intention de déserter.

La mère, née en 1863, confirme tout ce qu’a dit le fils, mais veut prendre sur elle toute la responsabilité du crime dont le déserteur va av...

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