Écho de presse

La démission du général Ludendorff, symbole de la débâcle allemande de 1918

le par

Le général en chef des armées allemandes pendant la Première Guerre mondiale, Ludendorff, agence Rol, 1923 - source : Gallica-BnF

Fin octobre 1918, le général en chef allemand Erich Ludendorff démissionne. La presse française y voit la preuve de la défaite imminente de l'Allemagne. Ludendorff, lui, n'endossera jamais la responsabilité de celle-ci – et rejoindra le parti nazi.

Avec Paul von Hindenburg, il fut pendant la Première Guerre mondiale le décideur suprême des destinées militaires de l'Allemagne. Apôtre de la guerre totale, le général en chef Erich Ludendorff (1865-1937) dut pourtant démissionner le 26 octobre 1918.

 

À ce moment-là, l'Allemagne subit depuis des mois la contre-offensive victorieuse des Alliés. Elle se sait perdue. Ludendorff, en septembre, se tourne vers le gouvernement pour qu'une demande d'armistice soit déposée, car il sait celui-ci inévitable. S'étant finalement rétracté afin de se dégager de la responsabilité de la défaite, il est poussé à la démission par le gouvernement, qui voit en lui un obstacle aux pourparlers.

Pour la presse française, cette démission est une preuve manifeste de la débandade ennemie. Le Petit Journal parle de « profond désarroi allemand » et écrit le 28 octobre :

« Ludendorff est parti, et chacun, sans avoir besoin du moindre commentaire, a nettement aperçu les causes de ce départ. Ce général, qui pendant de longs mois incarnait aux yeux de tout bon Allemand le génie de la guerre, estime que la partie est irrémédiablement perdue et il laisse à d'autres le soin pénible de la continuer si le cœur leur en dit [...].

 

Il est facile de concevoir l'effet démoralisant qu'a provoqué en Allemagne la retraite de ce général considérée comme un aveu de défaite irrémédiable. Aussi les gouvernants de Berlin se sont-ils empressés de l'expliquer à leur façon pour essayer de calmer les alarmes de l'opinion publique [...].

 

On voit d'ici la manœuvre à double détente. Elle table sur la crédulité du peuple allemand et de l'Entente pour leur “bourrer le crâne” que la retraite de Ludendorff n'a rien à voir avec la situation militaire et qu'elle doit être envisagée comme un début de nettoyage du militarisme prussien. »

Le journal...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.