Écho de presse

La défaite turque en 1918 et la chute de l’Empire ottoman

le par

Prisonniers turcs encadrés de soldats britanniques à Gallipoli, Turquie, Agence Rol, 1915 - source : Gallica-BnF

La défaite des Turcs à l'issue de la Première Guerre mondiale conduit à la dislocation de l'Empire ottoman. La presse française applaudit. Mais le dépècement qui s'ensuit sera lourd de conséquences géopolitiques.

L'Empire ottoman avait duré six siècles. Quatre années de guerre auront suffi à causer sa chute définitive. Le 30 octobre 1918, les Turcs vaincus signent avec les Britanniques l'armistice de Moudros, qui règle les détails de leur capitulation.

Le Journal des débats politiques et littéraires écrit le 2 novembre :

« Dans la nuit du 30 au 31 octobre, à Moudros, la Turquie a signé avec les Alliés un armistice qui équivaut à une capitulation. Elle leur ouvre les Détroits, leur livre les forts du Bosphore et des Dardanelles et leur rend leurs prisonniers. Cet événement est la suite naturelle de la capitulation bulgare et la conséquence de la défaite allemande sur le front d'Occident […].

Il est trop tôt pour parler du sort de ce qui fut l'empire ottoman. C'est une question complexe, compliquée, hérissée de difficultés. Elle exige une étude approfondie. Toutefois, dès à présent, il convient de s'inspirer des principes suivants.

Les peuples assujettis, qui ont une histoire et une personnalité propres, qui ont subi une longue domination fondée sur l'arbitraire et le massacre, devront être libérés et constitués en États distincts, sous un contrôle amical, qui leur permettra de se constituer et de s'organiser. D'autres parties de l'empire seront placées sous un contrôle plus direct d'un ou de plusieurs des alliés.

Seule la Turquie proprement dite restera sous la souveraineté directe du sultan.  »

L'Empire ottoman, en déclin depuis le XVIIIe siècle, avait perdu ses dernières provinces européennes en 1913, à l'issue de la seconde guerre balkanique. Mais au début de la ...

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