Écho de presse

Enquête française de 1936 : « Que pensent de nous les autres peuples ? »

le par

Carte de France publiée par Fernand Nathan, 1931 - source : Gallica-BnF

Trois ans avant la Seconde Guerre mondiale, le journaliste Georges Oudard se lance pour L'Intransigeant dans un tour d'Europe. Avec une question récurrente, posée à tous nos voisins : « Quelle image de la France avez-vous ? »

Le 31 juillet 1936, L'Intransigeant, quotidien centriste, annonce une grand enquête menée par le journaliste Georges Oudard :

« Que pensent de nous les autres peuples ? C’est à cette question que répond franchement, clairement et loyalement la grande enquête menée dans quelques-uns des principaux pays par GEORGES OUDARD, qui est un de ceux qui connaissent le mieux l’Europe. »

« Que pensent de nous les autres peuples ? » : trois ans avant que l'Europe ne s'embrase et que les nations ne se dressent à nouveau les unes contre les autres, la question mérite d'être posée. Le journaliste, tâtant le pouls de sept pays différents, y répondra avec toute la franchise annoncée par le quotidien – mais aussi avec une note de chauvinisme très marquée.

 

À noter que Georges Oudard, par ailleurs historien et écrivain, était un homme de droite, proche des milieux conservateurs. Sous l'Occupation, il entrera dans la Résistance et fondera le journal La France intérieure, paru d'abord clandestinement en 1944. Élu à la Libération conseiller de l'Union française, il comptera ensuite parmi les proches soutiens du général de Gaulle.

Dans le premier épisode de la série, il se penche sur le cas de l'Allemagne nazie.

« Je n’ai rencontré en Allemagne que d’honnêtes gens affligés ou offusqués d’être accusés de nous haïr et convaincus que nous n’avions pas renoncé à leur vouer une haine féroce. Et pourquoi, soupirent les bonnes âmes, se détester de la sorte au lieu de chercher à s’accorder ?

 

– Vous nous connaissez assez, me confiait un Berlinois cultivé, pour savoir qu’aucun pays n’exerce sur nous une aussi vive attirance que la France. C’est une attirance presque physique. »

Mais Oudard note surtout l'empreinte du nazisme sur les mentalités, et déplore que les jeunes générations n'admirent pas la France :

« Nous avons perdu dans le domaine de la culture et de l’art un terrain que nous ne regagnerons jamais puisque les nouvelles générations sont résolument anti-intellectuelles. Lâ...

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