Écho de presse

Le président américain Wilson, l'échec d'un champion de la paix

le par

Woodrow Wilson, président des États-Unis de 1913 à 1921 - source : Gallica-BnF

Ses fameux « Quatorze points » et sa volonté de créer une Société des Nations ont valu au président Wilson, entre 1918 et 1919, d'être fêté comme un « réalisateur d'idéal », promoteur inlassable de la paix. Mais cet idéal restera lettre morte dans l'entre-deux guerres.

Le 28e président américain Woodrow Wilson (1856-1924) a-t-il vraiment été le « créateur de la paix » et le « défenseur du droit » célébré unanimement par les Français à la fin de la Première Guerre mondiale ?

 

Le cas Wilson est complexe, tant la vie et les idées de ce membre du Parti démocrate, élu à la tête des États-Unis en 1912 puis réélu en 1916, semblent semées de contradictions.

 

Promoteur de la paix entre les puissances belligérantes, il participa au traité de Versailles qui signa l'écrasement des empires vaincus. Créateur de la Société des Nations, il échoua à faire participer les États-Unis à ce vaste projet. Défenseur de la liberté, de la démocratie et du droit des peuples à l'auto-détermination, il fut en son pays un farouche partisan de la ségrégation raciale.

Sigmund Freud, fasciné par sa personnalité, écrira d'ailleurs un livre à charge sur Wilson, dans lequel il dénoncera son idéalisme empreint de religiosité, parlant d'un homme dont la « prétention de délivrer le monde du mal ne réussit qu'à donner une preuve supplémentaire du danger qu'un fanatique fait courir au bien public ».

 

Cependant pour la presse française de 1918 et 1919, il en est bien autrement. Wilson est alors celui qui, en faisant entrer les États-Unis dans la guerre en avril 1917, rompant ainsi avec la ligne isolationniste de son pays, a sauvé la France.

 

Il apparaît en outre comme l'homme de la paix. En janvier 1918, lors d'un discours devant le Congrès, Wilson énonce ainsi ses fameux « Quatorze points » destinés à préparer l'après-guerre :

« Ce que nous voulons, c'est que l'existence et la sécurité du monde soient assurées et particulièrement qu'il devienne possible, pour toute nation amie de la paix qui, comme la nôtre, désire vivre sa propre vie et établir elle-même ses propres institutions, de compter sur la justice et les procédés loyaux des au...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.