Écho de presse

Les travailleurs chinois venus en France, oubliés de la Première Guerre mondiale

le par

Travailleurs chinois sous l'autorité de l'armée britannique, David Mc Lellan, 1918 - source WikiCommons - Imperial War Museum

À partir de 1916, quelque 140 000 travailleurs chinois sont recrutés pour participer à « l'effort de guerre » en France, à l'arrière, dans des conditions pénibles. La presse française les célèbre alors dans des articles truffés de clichés.

Le 17 septembre 1916, le journal Excelsior consacre deux pages de photos aux « travailleurs coloniaux et étrangers dans nos manufactures de guerre ». Une sorte de résumé des diverses origines de ces ouvriers venus participer à l'effort de guerre allié :

« En outre des Sénégalais, sont utilisés, dans nos usines de guerre, des Arabes, des Annamites, des Malgaches et des Chinois du Nord. Tous rivalisent de zèle et sont d'excellents collaborateurs pour la défense nationale [...].

 

C'est une véritable armée du travail qui nous a été fournie par nos colonies et à laquelle vient s'ajouter un important contingent de Chinois provenant de la province du Pe-Tche-Li, où l'artisan est particulièrement laborieux. On attend sous peu l'arrivée d'un nouvel effectif de Célestes choisis parmi les meilleurs ouvriers de la province méridionale du Sseu-Tchouan. »

Le journal annonce ce qui demeure une des pages les plus méconnues de l'histoire de la Première Guerre mondiale : l'arrivée en France, à partir de 1916, de quelque 140 000 travailleurs chinois, afin de combler l'absence des combattants partis au front.

 

Une arrivée qui fait suite à l'accord signé le 4 mai 1916 entre la France et la Chine. Cette dernière est alors neutre dans le conflit (elle déclarera la guerre à l'Allemagne le 14 août 1917), mais Britanniques et Français y possèdent des concessions commerciales – et étranglent l'économie du pays, ce qui leur permet d'organiser à leur guise ce recrutement à vaste échelle.

 

Le 23 août 1916, Le Figaro écrit :

« 1 700 travailleurs chinois vont, en France, renforcer les équipes d'ouvriers coloniaux (Annamites, Kabyles et autres Africains du Nord) qui sont employés depuis quelques mois déjà par les établissements de la guerre et par les industriels travaillant pour la défense nationale.

 

Le choix de ces ouvriers a été fait très judicieusement : il comprend des sujets jeunes, robustes, capables de supporter toutes les conditions de travail qui leur seront imposées, ...

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