Écho de presse

L'exil et la mort de Napoléon III, empereur déchu

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Napoléon III sur son lit de mort, photographie de William et Daniel Downey, 1873 - source : WikiCommons

Suite à la défaite de 1870 et à la proclamation de la République, le souverain déchu s'exile à Chislehurst, en Angleterre. Tenu pour responsable de l'échec de Sedan, il espère pourtant un retour au pouvoir. Mais la maladie l'emportera le 9 janvier 1873.

Le 2 septembre 1870, à l'issue de la défaite de Sedan, Napoléon III capitule et se rend aux Prussiens. Le 4 septembre, la IIIe République est proclamée. C'est la fin de deux décennies de règne impérial. Au souverain déchu, il ne reste que deux années et demie à vivre. Deux années et demie marquées par l'exil et la maladie, mais aussi par l'espoir jamais concrétisé d'un retour sur la scène politique française.

Fait prisonnier par la Prusse, Napoléon III est d'abord interné au château de Wilhelmshöhe. Il y reste jusqu'au 19 mars 1871, date à laquelle, libéré par Bismarck, il part pour l'Angleterre. L'ex-empereur s'installe à Camden Place, une gentilhommière de style géorgien située à Chislehurst, dans le Kent, où il retrouve sa femme Eugénie et leur fils.

Durant son exil, il va recevoir la reine Victoria, le prince de Galles, le Premier ministre Gladstone. S'inspirant de l'épisode du retour de l'île d'Elbe de son oncle Napoléon Ier, il va aussi réfléchir à une stratégie de retour au pouvoir. L'ex-empereur rêve d'une consultation directe du peuple sur la question de la restauration de l'Empire. Il espère aussi s'appuyer sur le parti bonapartiste, toujours vivant malgré son échec total lors des législatives, où il a été contraint de faire liste commune avec les monarchistes.

Mais Louis-Napoléon Bonaparte se heurte à un problème de taille : la République le rend largement coupable de la défaite traumatisante de Sedan. Un épisode qui occulte toutes les autres dimensions du règne de celui que Victor Hugo, son plus célèbre opposant, appelait « Napoléon le Petit ». Le 1er mars 1871, l'Assemblée nationale réunie à Bordeaux vote la déchéance officielle de l'ex-empereur, qualifié de « responsable de la ruine, de l'invasion et du démembrement de la France ».

La presse républicaine (Le Rappel, Le Temps, L’Événement...) se fait largement l'écho de cette position. Et s'en prend parfois violemment à l'ex-souverain, dont le retour possible apparaît comme une menace aux yeux d'un régime encore fragile (la Commune de...

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