Écho de presse

Churchill, 1946 : « Un rideau de fer est descendu à travers le continent »

le par

Joseph Staline, Harry Truman et Winston Churchill à la conférence de Potsdam, juillet 1945 - source WikiCommons

Le 5 mars 1946, dans son célèbre discours de Fulton, l’ex-Premier ministre britannique Winston Churchill met en garde contre l’expansionnisme soviétique. Staline répliquera dans la Pravda en accusant Churchill d’être un « fauteur de guerre ». Leur échange préfigure la Guerre froide.

Le 6 mars 1946, la presse mondiale ne parle que d’une chose : du discours prononcé la veille devant les étudiants de Fulton, dans le Missouri, par l’ex-Premier ministre britannique Winston Churchill, en présence du président américain Harry Truman.

Dans les journaux français, les titres sont éloquents : « La bombe Churchill éclate à Fulton », écrit par exemple L’Aube.

« M. Winston Churchill a prononcé, hier, au Westminster College, à Fulton, en Amérique, un grand discours dont le leitmotiv fut une union aussi totale que possible des peuples de langue anglaise. »

France-Soir, de son côté, parle du discours « explosif » de Churchill.

Que contient le fameux discours ? Son auteur, alors âgé de 71 ans, n’est plus Premier ministre depuis la défaite du Parti conservateur aux élections législatives de 1945. Mais il jouit encore d’une popularité immense grâce à son rôle au cours de la Seconde Guerre mondiale, qui s’est achevée moins d’un an plus tôt.

S’exprimant en son nom personnel, Churchill insiste d’abord sur le rôle primordial des Nations unies dans la préservation de la paix mondiale (l’ONU a été instituée le 24 octobre 1945).

Mais c’est la seconde partie de son discours qui va susciter des réactions dans le monde entier. Churchill y plaide pour une alliance militaire entre Anglais et Américains pour relever les défis géopolitiques de l’après-guerre.

« Ni la prévention certaine d'une guerre, ni la montée continue de l'organisation mondiale ne seront acquises sans ce que j'ai appelé l'association fraternelle des peuples anglophones. Cela implique une relation particulière entre le Commonwealth et l'Empire britannique d'une part et les États-Unis d'autre part. »

Une « relation particulière » construite pour faire face à une menace venue de lâ...

Cet article est réservé aux abonnés.
Accédez à l'intégralité de l'offre éditoriale et aux outils de recherche avancée.