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1912 : le « bandit » Zapata terrorise un Mexique en révolution

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Photo du révolutionnaire mexicain Emiliano Zapata, circa 1915 - source : Center for the Study of Mexican History-WikiCommons

Tandis que le Mexique s’enlise dans une guerre civile qui durera dix ans, le journal de centre-droit La Liberté fait le récit des « pillages » du « Attila du Sud », le turbulent révolutionnaire et défenseur des paysans Emiliano Zapata.

Fin 1910, le président-dictateur mexicain Porfirio Diaz est écarté du pouvoir à la suite d’un soulèvement national fomenté par le libéral Francisco Madero. C’est le début de la révolution mexicaine et d’un climat de guerre civile qui se poursuivra jusqu’en 1920. Dans ce contexte hautement troublé une figure émerge, celle d’Emiliano Zapata, petit propriétaire terrien de l’État du Morelos, près de Mexico, qui souhaite la restitution immédiate aux villageois des terres collectives confisquées par l’État mexicain plusieurs décennies auparavant. Zapata devient chef de guerre pour Madero au début de l’insurrection, puis se retourne contre lui lorsque le nouveau président cherche à se débarrasser de cet allié de plus en plus incontrôlable.

Dans un article de février 1912, le journaliste et homme politique Francis Dortet commente pour La Liberté, ahuri, les exploits du révolutionnaire « sanguinaire » rependant la « terreur » parmi les haciendas mexicaines, s’interrogeant au passage sur la mythologie du « fantasque » général Zapata en train de se construire.

Zapata, un aventurier mexicain

Pour le plus grand ennui du gouvernement mexicain et le plaisir des amateurs d’émotions romanesques, il existe encore d’authentiques brigands. Zapata est du nombre. De temps à autre, les dépêches du Mexique nous signalent quelque exploit de sa bande tout en annonçant que l’ordre sera bientôt restauré. Mais, comme pour démentir la nouvelle, les Zapatistes ne tardent pas à faire encore parler d’eux. Tantôt c'est un raid hardi jusqu'aux portes d'une ville, tantôt le pillage d'un village ou encore une sanglante escarmouche avec les troupes fédérales.

Et, toujours, Zapata se défie. Impossible d'atteindre ce chef qui répand...

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