Interview

« Le maquis a permis à la France de faire partie des vainqueurs en 1945 »

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Un train couché dans l’Albarine, à Saint-Rambert-en-Bugey, résultat d'un sabotage effectué par le Maquis de l’Ain le 9 juin 1944 - source : WikiCommons

Quel a été le rôle des maquisards dans la Résistance à l'occupation allemande ? Fabrice Grenard, responsable du département « recherche et pédagogie » de la Fondation de la Résistance, revient pour nous sur l'histoire de ces guerriers de l'ombre.

Fabrice Grenard est un historien français, spécialiste de la Seconde Guerre Mondiale et de l'Occupation. On lui doit notamment La Traque des résistants,  paru en 2019 aux éditions Taillandier, Tulle, Enquête sur un massacre ou  Une légende du Maquis, Georges Gingouin.

Nous lui avons posé des questions au sujet du « maquis », ces combattants de l’ombre ayant affronté l’occupant nazi ; qui étaient-ils ? de quels moyens ces « saboteurs » disposaient-ils en vue de libérer un pays défait, livré à la collaboration ?

Propos recueillis par Arnaud Pagès

RetroNews : Comment se sont formés les premiers maquis ?

Fabrice Grenard : À l'automne 1942, les Allemands veulent recruter des ouvriers spécialisés français pour qu'ils participent à l'effort de guerre. La loi du 4 septembre de la même année, promulguée par le régime de Vichy, les y autorisent. Puis en février 1943,  le S.T.O. (Service du Travail Obligatoire) oblige tous les jeunes français nés entre 1920 et 1922 à partir travailler en Allemagne. Beaucoup d'entre eux cherchent alors à se cacher.

C'est dans ce contexte qu'apparaissent les premiers groupes de réfractaires au travail obligatoire, qui se réfugient dans les montagnes ou dans les forêts pour échapper à la Gestapo. Ces réfractaires vont alors rencontrer des résistants, traqués comme eux par les Allemands, qui se cachent dans les même endroits – comme Georges Guinguois, l’un des grands chefs du maquis limousin, qui s'était réfugié dans les bois pour mener des activités clandestines.

De fait, la Résistance est rapidement informée de ce mouvement, et après avoir hésité, décide de les prendre en charge. Entre la fin du printemps et le début de l'été 1943, ces camps de réfractaires deviennent des groupes de combattants. Les principaux foyers se situent dans le Vercors, les Alpes du Nord, le Massif Central et le Limousin, essentiellement dans la zone sud car l'occupation allemande y est moins dense.

« Révolte contre la déportation », article du journal pro-Résis...

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